L’Union européenne a proposé, mercredi 16 juillet, un budget de près de 2 000 milliards d’euros (2 300 milliards de dollars) pour son prochain budget 2028-2034, dans le but de répondre à une série de défis, allant de la concurrence économique mondiale croissante aux demandes accrues en matière de défense.
Le plan, qui entrera en vigueur à partir de 2028, a été convenu après d’intenses négociations qui ont duré plusieurs heures entre mardi soir et mercredi matin.
Le montant de 1,98 trillion d’euros représente un bond significatif par rapport aux 1,2 trillion d’euros – correspondant à 1 % du produit intérieur brut de l’UE – alloués au budget au cours du dernier cycle financier, entre 2021 et 2027. Le montant emblématique du budget est susceptible de provoquer des réactions de certains États membres de l’UE qui sont déjà confrontés à des problèmes budgétaires, comme le rapporte Bloomberg.
Que comprend le plan budgétaire ?
Le plan comprend un fonds de compétitivité, de prospérité et de sécurité de 589,6 milliards d’euros, dont 450,5 milliards d’euros sont destinés à un fonds de compétitivité de l’UE.
L’agriculture, qui a longtemps été l’une des pierres angulaires du budget de l’UE, recevra à nouveau une part importante du financement avec 293,7 milliards d’euros proposés pour la Politique agricole commune (PAC).
Le commissaire européen Michael McGrath a déclaré à l’issue des négociations que le budget était élaboré « dans des circonstances difficiles », notamment avec l’obligation de commencer à rembourser la dette de l’UE liée à la Covid-19, qui pourrait atteindre 25 milliards d’euros par an. « Deux années de négociations difficiles nous attendent », a-t-il déclaré. « Mais aujourd’hui est un jour important », a-t-il ajouté.
La proposition de cette année, qui régira les priorités de dépenses de l’Union entre 2028 et 2034, est d’autant plus sensible que l’UE cherche à renforcer ses capacités de défense et à améliorer sa compétitivité face aux menaces économiques des États-Unis et à la concurrence croissante de la Chine.
D’ailleurs, on rappelle qu’un rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a averti l’année dernière que l’UE était confrontée à un déficit d’investissement de 800 milliards d’euros par an.