« L’administrateur tunisien est passé du statut de figurant à celui d’acteur clé », a déclaré avec force Moez Joudi, président de l’Institut tunisien des administrateurs (ITA), lors de son discours inaugural prononcé ce 11 juin 2025 à Tunis. Devant un parterre de dirigeants et d’experts en gouvernance, le patron de l’ITA a dressé un tableau complet des transformations du secteur.
L’annonce phare du jour a concerné le nouveau partenariat stratégique avec l’IFC, entité financière de la Banque mondiale. « Ce partenariat consacre la reconnaissance internationale de notre modèle de formation », s’est félicité Moez Joudi, précisant que l’IFC co-certifiera désormais les administrateurs tunisiens et animera un module dédié aux normes ESG. Une avancée majeure pour la profession.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’ITA a certifié 201 administrateurs depuis sa création en 2007, avec désormais deux promotions annuelles. « Nous sommes passés de 16 mandats par administrateur à une véritable professionnalisation de la fonction », a martelé le président, dénonçant au passage les anciennes pratiques où les conseils se résumaient à « des déjeuners annuels avec distribution d’enveloppes ».
Sur la gouvernance moderne, Moez Joudi a été sans équivoque : « Aujourd’hui, un conseil d’administration est un organe stratégique qui exige 6 à 8 heures de travail minimum par séance, sans compter l’implication dans les comités spécialisés ». Il a insisté sur les nouvelles compétences requises en gestion des risques et conformité réglementaire. Moez Joudi a appelé à « poursuivre cette révolution silencieuse qui fait de la Tunisie un modèle de gouvernance en Afrique ».
Nous y reviendrons.