La Fondation Arts & Culture by UIB a tenu ce 10 juin 2025 une conférence de presse marquante pour dévoiler les programmes des 49e et 38e éditions respectives du Festival International de Dougga et des Nocturnes d’El Jem.
En présence de diplomates, d’artistes renommés et des médias, le discours d’ouverture, prononcé par Ouassel BAHRI, Secrétaire général de la Fondation, a mis en lumière l’engagement renouvelé de l’institution en faveur de la culture tunisienne.
L’intervenant a confirmé le soutien triennal de la Fondation au Festival d’El Jem, un partenariat renouvelé pour la troisième fois consécutive, couvrant ainsi près d’une décennie de collaboration. Par ailleurs, un nouveau partenariat de trois ans a été officialisé en 2025 avec le Festival de Dougga, après une première expérience réussie en 2024. Ces deux événements, se déroulant dans des sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont été décrits comme des « fleuves de créativité et d’émotion, tant sur le plan national qu’international ».
M. BAHRI a rappelé la vocation de la Fondation, créée en 2016 : « Faire de la culture un bien commun et un levier de cohésion sociale. » Au-delà du simple mécénat financier, il a souligné l’accompagnement des artistes et des institutions, citant notamment la présence du maestro Hafedh Makni, du chanteur d’opéra Hassen Doss et du compositeur Hamza Bouchnak, tous partenaires de longue date.
Hommage aux bâtisseurs de la culture
Un hommage poignant a été rendu à feu Mohamed Ennaceur, ancien président de la République et fondateur du festival d’El Jem en 1986, « visionnaire ayant transformé l’amphithéâtre romain en écrin symphonique ». Les équipes organisatrices des deux festivals, ainsi que les bénévoles, ont également été salués pour leur « engagement passionné et leur attachement indéfectible à leur territoire ». Enfin, M. BAHRI a conclu en citant Kamel Neji, président de la Fondation : « Créer des synergies entre Dougga et El Jem, c’est offrir à la Tunisie une vitrine culturelle à la hauteur de son histoire. »
Mabrouk Ayouni, directeur du Festival international de musique symphonique d’El Jem, a tenu à exprimer sa profonde gratitude envers l’UIB et sa fondation pour leur soutien financier et leur confiance en ce projet culturel d’envergure. Toutefois, il a souligné la nécessité de mobiliser davantage de mécènes et de partenaires engagés en faveur de la culture, de l’art et de la valorisation des sites archéologiques.
Bien qu’il reconnaisse l’importance du soutien public, M. Ayouni a rappelé que celui-ci reste insuffisant pour garantir la pérennité et le développement du festival. « L’aide de l’État est cruciale, mais elle ne peut, à elle seule, assurer l’avenir de l’événement. Nous avons besoin d’une synergie entre secteurs public et privé », a-t-il déclaré.
Un budget limité pour une ambition internationale
Le budget prévisionnel du festival, encore en cours de finalisation, est estimé entre 500 000 et 600 000 dinars – un montant que le directeur juge inadapte à l’envergure de l’événement. « C’est insuffisant. Nous devons trouver des subventions complémentaires et des moyens innovants pour enrichir la programmation », a-t-il expliqué. Pour optimiser les coûts, M. Ayouni a d’ores et déjà opté pour des orchestres de petite formation, tout en maintenant une exigence artistique élevée.
Conscient des défis financiers, le directeur a réitéré son engagement à développer le festival, tout en lançant un appel aux entreprises et institutions soucieuses de soutenir la culture et le patrimoine. « Sans l’appui de sponsors convaincus par notre démarche, notre rayonnement restera limité. La culture est un investissement, pas une dépense », a-t-il insisté.
Mokhtar Belatek, directeur du Festival International de Dougga, a souligné dans une déclaration accordée à L’Économiste Maghrébin l’importance d’un soutien institutionnel et financier pour assurer la pérennité de l’événement. Selon lui, tout festival a besoin à la fois de l’appui des institutions publiques et du mécénat privé, à l’image du partenariat noué avec l’UIB.
« Lorsqu’un annonceur constate des résultats concrets et tangibles, il est naturel qu’il poursuive la collaboration », explique Belatek. Il a rappelé que l’édition 2024 avait marqué le début d’un partenariat triennal avec l’UIB, une relation de confiance qui a permis de consolider les assises du festival.
Le directeur a également insisté sur l’impact positif des annonceurs, dont le soutien facilite l’organisation et le bon déroulement des activités. Une synergie essentielle pour garantir la réussite de cette manifestation culturelle majeure.