Marco Rubio a déclaré que Washington voulait envoyer certaines des personnes les plus « méprisables » loin des États-Unis.
Le Rwanda a entamé des négociations avec Washington pour accueillir les migrants expulsés des États-Unis. L’annonce a été faite dimanche 4 mai 2025 par le ministre rwandais des Affaires étrangères. Cette décision intervient quelques mois après l’échec d’un accord controversé sur l’asile entre Kigali et Londres.
Dans une interview accordée à la chaîne publique Rwanda TV, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, a déclaré que les pourparlers avec le gouvernement américain en étaient à leurs débuts.
« Nous sommes en discussion avec les États-Unis … Nous n’avons pas encore atteint un stade où nous pouvons dire exactement comment les choses vont se dérouler, mais les discussions sont en cours », a déclaré le diplomate.
L’année dernière, le président américain Donald Trump avait promis, s’il était élu, de durcir la politique d’immigration et de revenir sur ce qu’il considérait comme l' »approche laxiste » de son prédécesseur, Joe Biden. Depuis sa prise de fonction en janvier, il a étendu le renvoi accéléré des immigrants illégaux et refusé le financement fédéral aux juridictions sanctuaires.
Selon Reuters, un réfugié irakien réinstallé a été expulsé vers le Rwanda le mois dernier. Tandis que la Cour suprême a temporairement bloqué l’expulsion de migrants vénézuéliens accusés d’appartenance à un gang.
Lors d’une réunion récemment du cabinet à la Maison Blanche, le secrétaire d’État Marco Rubio a déclaré que Washington « recherchait activement d’autres pays » pour accueillir « certains des êtres humains les plus méprisables » identifiés pour être expulsés des États-Unis.
« Et plus on s’éloigne de l’Amérique, mieux c’est, pour qu’ils ne puissent pas revenir de l’autre côté de la frontière », a-t-il déclaré.
Ces dernières années, le Rwanda s’est présenté comme un pays d’accueil pour les personnes expulsées par les pays occidentaux, malgré les avertissements des organisations de défense des droits humains, dont le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Lesquels préviennent que les personnes expulsées vers ce pays africain risquent d’être renvoyées dans les pays qu’elles ont fuis. La Cour suprême du Royaume-Uni a également déclaré ce programme illégal, considérant le Rwanda comme un pays tiers dangereux pour la réinstallation des réfugiés. Kigali a nié ces allégations.
L’administration du Premier ministre britannique Keir Starmer a abandonné ce projet dès son entrée en fonction en juillet 2024. La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a déclaré qu’il avait coûté 700 millions de livres sterling (930 millions de dollars) aux contribuables.
Le Rwanda a réagi après la résiliation de l’accord, exigeant apparemment 50 millions de livres sterling de compensation de la part du gouvernement britannique.