Multiplication de stories sur les scènes choquantes dans le sport. Leurs auteurs veulent-ils seulement purifier le sport sur ce qui peut lui nuire, ou bien se cache-t-il derrière une autre intention?
C’est la chasse aux scènes choquantes. Munis de leurs smartphones ou encore en quête des images des rencontres sportives, certains ont un malin plaisir à peupler les réseaux sociaux de scènes de sportifs capables d’écarts contraires à la morale.
On pourrait dire que c’est de bonne guerre : purifier le sport de ce qui peut lui nuire. Les motifs des uns et des autres peuvent ne pas être les mêmes, mais le résultat est unique. Il y a une propagation d’images qui, lorsqu’elles se multiplient, peuvent dresser les uns contre les autres et nourrir une désapprobation de l’autre.
Agir pour le bien du sport
Certains diront que la faute incombe moins à ceux qui introduisent les scènes choquantes sur le net qu’à leurs auteurs. Mais les premiers ne sont-ils pas responsables de ce qu’ils font même si on pourrait penser qu’ils agissent pour le bien du sport et de ses valeurs?
On pourrait dire que c’est de bonne guerre : purifier le sport de ce qui peut lui nuire. Les motifs des uns et des autres peuvent ne pas être les mêmes, mais le résultat est unique. Il y a une propagation d’images qui lorsqu’elles se multiplient peuvent dresser les uns contre les autres et nourrir une désapprobation de l’autre.
Le sujet est compliqué et peut être apprécié de diverses manières. Toujours est-il que trop insister en les diffuser en nombre et appeler à punir avec la même insistance les auteurs des scènes choquantes en les accompagnant quelquefois de messages haineux nous pousse à réfléchir.
Sept fois plus
Une sérieuse réflexion s’impose sur ces scènes choquantes, mais aussi sur le rôle joué par les réseaux sociaux dans la diffusion des images en question. Chacun s’est effectivement rendu compte que certains facebookers en font un peu trop, comptant sans le moindre doute sur la publicité faite en pareil cas.
Car, vous l’avez remarqué, les informations se propagent vite sur les réseaux sociaux et atteignent beaucoup plus de personnes (sept fois plus, selon une étude réalisée en Grande-Bretagne, en 2018). Comme elles s’adressent beaucoup plus à l’émotion qu’à la raison.
Isolement
Ce qui va comme un gant à notre vécu social actuel résumé par le sociologue britannique Zygmunt Bauman par le concept de « La société liquide ». Une société où « le collectif a pratiquement disparu, délaissant le lien social, où les individus évoluent au gré de leurs envies pour une consommation toujours plus frénétique et leur intérêt personnel ».
Comprenez que les images des scènes choquantes de nos sportifs nous prennent chacun isolé, chacun à part et de côté, devant son smartphone, pour faire de nous ce qu’elles veulent. Sans doute pas que du bien. Parce que dans cet isolement chacun est « travaillé » pour produire les effets escomptés.
Osons dire qu’en faisant une certaine délation, ils nourrissent une pression sur les responsables du sport afin qu’ils agissent dans le sens voulu. Une pression qu’ils maintiennent à longueur de stories. En fait, ils ne lâchent, pour ainsi dire, jamais le morceau.
Nourrir une pression
Des effets que l’on peut peut-être deviner : dresser les uns contre les autres et approfondir les incompréhensions. Ce qui ne veut pas dire et nullement dire que ce qu’on voit de nos stades n’est pas répréhensible. Mais que les diffuseurs des images ne sont pas toujours motivés par les meilleurs sentiments.
Osons dire qu’en faisant une certaine délation, ils nourrissent une pression sur les responsables du sport afin qu’ils agissent dans le sens voulu. Une pression qu’ils maintiennent à longueur de stories. En fait, ils ne lâchent, pour ainsi dire, jamais le morceau!