Les syndicats marocains ont appelé, mardi 4 février 2025, à une grève nationale pour jeudi 6 février 2025 pour protester contre les prix élevés et la « dégradation du pouvoir d’achat ». L’annonce concerne également une nouvelle loi sur la grève qu’ils qualifient de « restrictive ».
L’Union marocaine du travail a appelé à cette grève, tant dans le secteur privé que dans le secteur public, et a été rejointe par l’Union nationale du travail du Maroc, la Confédération démocratique du travail, l’Organisation démocratique du travail et la Fédération des syndicats démocratiques.
Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail, a déclaré aux médias : « L’appel est à la grève générale nationale dans la fonction publique, les établissements publics, les collectivités locales et le secteur privé dans l’industrie, les services et l’agriculture … ainsi qu’un appel aux commerçants et artisans à faire grève pour protester contre le comportement irresponsable du gouvernement envers la classe ouvrière, le mouvement syndical et toutes les classes populaires ».
Il a ajouté : « Chaque jour, nous nous réveillons au rythme de la hausse des prix, et le gouvernement reste spectateur, donnant le feu vert aux spéculateurs, à ceux qui ont des intérêts, à ceux qui ont de l’influence et à ceux qui ont de l’argent au détriment du Maroc ».
Il a également décrit la nouvelle loi sur les grèves comme une « loi régressive, restrictive, inconstitutionnelle et qui viole un droit humain, à savoir le droit de manifester ».
A cet égard, la deuxième chambre du parlement marocain (la Chambre des conseillers) a approuvé avant-hier, lundi, la loi controversée sur la grève, que l’opposition et les mouvements syndicaux ont qualifiée de « régressive ». Tandis que le gouvernement la considérait comme démocratique.
L’Union marocaine du travail a déclaré dans un communiqué que « le gouvernement s’obstine à porter atteinte au pouvoir d’achat de diverses catégories de la classe ouvrière et de la population en général à travers la poursuite de la vague de prix exorbitants de tous les produits alimentaires, de première nécessité et de services ».
Le chômage au Maroc a augmenté en 2024 pour atteindre 13,3 % contre 13 % en 2023. Alors que le secteur agricole a continué de perdre des emplois en raison d’années successives de sécheresse.
Dans ce contexte, le gouvernement s’est engagé à dépenser 1,4 milliard de dollars pour stimuler la création d’emplois en encourageant les petites et moyennes entreprises.