L’Europe doit être « préparée » et attendre d’éventuels tarifs douaniers de Donald Trump, a déclaré, mercredi 22 janvier 2025 à CNBC, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde.
Selon elle, le fait que Trump n’a pas imposé de tarifs horizontaux dès le premier jour de sa présidence était une « approche très intelligente… car les tarifs horizontaux ne donnent pas nécessairement les résultats que l’on attend ». À ce titre, la présidente de la BCE a déclaré qu’elle s’attend à ce que les tarifs douaniers de Trump soient « plus sélectifs et ciblés ».
Et du côté de l’Europe, « ce que nous devons faire ici, c’est être préparés et anticiper ce qui va se passer pour pouvoir réagir », a-t-elle ajouté dans les déclarations qu’elle a faites au réseau américain en marge de sa présence au Forum économique mondial à Davos.
On rappelle que Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane sur les marchandises importées aux États-Unis en provenance de l’UE, ce qu’il a répété lors de son investiture lundi 20 janvier, déclarant aux journalistes que l’UE a été « très, très mauvaise avec nous. Ils seront donc frappés de droits de douane ».
Trump a également fait valoir que les droits de douane protégeraient les entreprises américaines et soutiendraient l’économie de son pays.
De son côté, Christine Lagarde a estimé que la théorie de la « substitution » – la réduction des importations en provenance d’Europe pour tenter de stimuler l’industrie manufacturière américaine – est « discutable parce que l’économie américaine (…) est presque en surchauffe en ce moment ».
« Si vous regardez le marché du travail américain, vous constaterez qu’il a un taux de chômage très faible. Si vous regardez la capacité de production, elle fonctionne déjà presque à pleine capacité. Donc cette idée selon laquelle vous pouvez produire ce que vous n’importerez plus, ou que vous allez importer à des prix beaucoup plus élevés, c’est quelque chose qui va prendre un certain temps », a-t-elle déclaré.
Dans le même temps, les importateurs américains ne seraient probablement pas non plus en mesure de fonctionner avec de faibles marges pendant une période prolongée, ce qui signifie qu’à terme, les droits de douane seraient « répercutés sur le consommateur », a ajouté Lagarde.