Les deux gouvernements rivaux de la Libye ont convenu de nommer conjointement un gouverneur de la Banque centrale après qu’une décision unilatérale du Conseil présidentiel basé à Tripoli de remplacer le chef de l’institution a suscité des tensions dans le pays.
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) a déclaré que la Chambre des représentants (HoR) basée à Benghazi dans l’est du pays, et le Haut Conseil d’État (HCS) dans la capitale, Tripoli à l’ouest, sont parvenus à des « accords importants » concernant la crise lors de pourparlers, mardi 3 septembre 2024.
« Les deux Chambres ont demandé un délai supplémentaire de cinq jours pour achever leurs consultations en vue d’un consensus final sur les modalités de gestion de la CBL [Banque centrale de Libye] jusqu’à la nomination d’un nouveau gouverneur et d’un nouveau conseil d’administration », a indiqué la MANUL dans un communiqué.
Le mois dernier, le Conseil présidentiel de Tripoli a promulgué un décret destituant le gouverneur Seddik Kabir, qui dirigeait la Banque centrale de Libye depuis 2011, et le remplaçant par l’ancien vice-gouverneur Mohamed Abdul Salam al-Shukri. La Banque centrale est le seul dépositaire reconnu au niveau international des revenus pétroliers et des réserves de change du pays, ainsi que du paiement des salaires des fonctionnaires.
La faction orientale a jugé cette décision « inacceptable » et a réagi en arrêtant toute production et exportation de pétrole, exigeant la réintégration de M. Kabir.
La bataille pour le contrôle aurait paralysé la banque centrale, l’empêchant d’effectuer des transactions pendant plus d’une semaine.
La MANUL, créée au lendemain de la guerre civile pour coordonner le processus politique en Libye, a organisé deux jours de négociations entre les représentants des gouvernements rivaux à partir de lundi, pour tenter de résoudre la crise.
Dans une déclaration commune publiée mardi, le HCS et la Chambre des représentants ont déclaré qu’ils avaient convenu de nommer un gouverneur et un conseil d’administration pour la CBL dans les 30 jours suivant les négociations.
