Le parquet près du pôle judiciaire économique et financier a ordonné la mise en garde à vue de deux agents de la compagnie aérienne Tunisair, actuellement en poste à l’aéroport de Monastir, pour des accusations d’« usage de faux », notamment pour avoir présenté de « faux diplômes ».
Dans une déclaration à l’Agence TAP mercredi 3 avril 2024, le porte-parole officiel du parquet près du tribunal de première instance de Tunis, Mohamed Zitouna, a indiqué que le parquet a donné des instructions à l’unité centrale chargée des infractions financières complexes pour mener des enquêtes approfondies afin de démasquer les parties ayant facilité ces opérations frauduleuses.
Les investigations s’inscrivent dans le cadre de la mission confiée à cette unité d’enquêter sur des soupçons de corruption liés aux recrutements et aux promotions au sein de la compagnie Tunisair, précise-t-on de même source.
Le porte-parole a ajouté que les éléments de l’enquête réalisée par l’unité sécuritaire précitée ont révélé que le premier agent s’est prévalu de « deux certificats de scolarité falsifiés » délivrés par deux établissements d’enseignement privés à Kasserine et Sousse.
Des allégations confirmées par les commissaires régionaux de l’éducation de Kasserine et de Sousse, qui ont déclaré que ledit agent n’avait jamais fréquenté d’école privée à Kasserine ou à Sousse.
Quant au deuxième agent impliqué dans l’affaire, les résultats des enquêtes menées par l’unité sécuritaire ont montré qu’il exerce actuellement au sein de la compagnie Tunisair dans le même aéroport et qu’il avait présenté lors de son recrutement un diplôme de baccalauréat « entaché de suspicions de faux ». En effet, la date d’obtention du diplôme de baccalauréat de l’agent concerné est la même que celle de son recrutement au sein de la compagnie Tunisair.
Zitouna a assuré que les enquêtes sur ces deux cas se poursuivront afin d’identifier et de démasquer les parties ayant facilité la perpétration de ces actes de faux.
Ces enquêtes interviennent dans le contexte de la visite inopinée du président Kais Saïed à l’aéroport international Tunis-Carthage, lundi dernier, lors de laquelle il a appelé à une « purge » au sein du personnel de Tunisair, une mesure qui devrait concerner plus de 137 agents dont le recrutement ne répondait pas aux conditions juridiques requises.
Avec TAP