Les discours haineux ont connu des turbulences importantes dans le paysage politique, en particulier lors des élections locales du premier et du second tour. Aujourd’hui, la question essentielle est la suivante : qu’en reste-t-il? Plus encore, sommes-nous en régression face au discours haineux, ou est-ce tout simplement le contraire? Autant d’interrogations qui ont été abordées lors de la conférence de presse organisée par la Coalition Ofiya pour présenter les résultats de la mesure de la performance des médias; ainsi que les résultats de la surveillance des discours de haine sur les réseaux sociaux, lors du second tour des élections locales.
Ibrahim Zoghlami, président de la Coalition Ofiya, a mis l’accent sur deux volets. Le premier consiste à dresser le bilan du traitement médiatique vis-à-vis des élections locales. Quant au second volet, il a porté sur les discours haineux sur les réseaux sociaux.
Dans le premier volet, si l’on examine de près la situation, il a noté le manque d’intérêt des médias et des internautes pour le second tour des élections locales, similaire au premier tour. Le faible niveau d’activité sur les réseaux sociaux par rapport aux précédentes élections locales est attribué à l’absence de débat politique national sur ce sujet.
Tout comme on se rend compte que tout le monde est conscient du climat auquel le citoyen lambda est confronté dans sa vie quotidienne. Ensuite, force est de constater l’absence des partis politiques lors des élections locales. Ce qui a fragilisé le paysage politique notamment l’absence des partis politiques.
En outre, il a mentionné le décret-loi n° 2022-54 sur la cybercriminalité comme un facteur dissuasif pour la publication de contenu lié aux élections locales. Tout en précisant le vide juridique concernant les compétences des Conseils locaux a également limité le nombre et le niveau des candidats.
Le rapport de “Ofiya” montre une diminution des discours de haine par rapport au premier tour des élections locales. Nesrine Abidi, chef de projet à Awfiya, a noté que la couverture médiatique des activités des candidats est restée constante entre les deux tours. Le monitoring a porté sur plusieurs médias pendant le deuxième tour des élections locales, qui a eu lieu le 4 février.
En ce qui concerne le volet des discours haineux, sur 3700 messages, on a observé 6,42 % de discours haineux. Alors qu’une grande partie revient à des commentaires haineux. Les gens ne veulent plus poster de statuts sur les réseaux sociaux, mais préfèrent se cacher derrière des commentaires, pour éviter les poursuites.
Cependant, en faisant le bilan des discours, on note une large baisse des discours haineux. Cela s’explique par l’existence du décret 54 qui plane au dessus des têtes, tel une épée de Damoclès.