Après les éditions de 2021 et 2022, la 3ème édition du Prix de littérature de la Fondation Abdelwahab Ben Ayed (FABA) a livré son verdict, ce dimanche 19 novembre 2023, lors d’une cérémonie haute en couleur à la Cité de la Culture à Tunis. Avec cette troisième édition, la FABA réaffirme son pari sur la culture. Les faits sont là : Ce Prix est sur le chemin de devenir une icône incontournable dans le paysage culturel et littéraire tunisien.
Retour sur la cérémonie des prix.
Les heureux lauréats sont
Catégorie roman ou recueil de nouvelles en langue française
Zinelabidine Benaïssa , décédé en janvier 2022, pour son roman “Sherlock à Tunis”
Catégorie roman ou recueil de nouvelles en langue arabe :
النقطة الصفر de Abir Kasmi
Livre ou bande dessinée adressés à l’enfant et / ou l’adolescent
نيرة -de Kalthoum Ayachia
Catégorie Essai :
-جائحة كوفيد 19 الحدث الوحش de Fethi Lissir
La FABA et la culture entretiennent une relation particulière. Et comment ? La relation entre le fondation issue du monde du secteur privé et le monde de la culture ne peut qu’être fructueuse : Prix prestigieux, mécénat et découverte de nouveaux talents littéraires et promotion du livre tunisien. Cela ne doit rien au hasard étant donné que l’objectif de la FABA est la pérennisation de l’esprit de son fondateur, feu Abdelwahab Ben Ayed, et également fondateur du groupe Poulina.
Faut-il rappeler que feu Abdelwahab Ben Ayed était un lecteur chevronné et qu’il a toujours misé sur la livre et la culture.
Un fait très important confirme l’ampleur de l’engouement des écrivains pour ce concours. Dans cette édition, le jury a reçu plus de 107 livres, 31 livres pour la catégorie essai, 36 livres pour la catégorie roman ou recueil de nouvelles en langue arabe, 11 livres pour la catégorie Le roman ou le recueil de nouvelles en langue française, 12 livres pour la catégorie livre ou bande dessinée adressés à l’enfant et/ou l’adolescent, 17 livres pour la catégorie recueil de poésie en arabe ou en français. Tous ces candidats sont en lice pour des prix de 20 mille dinars, sauf le prix du livre ou de la bande dessinée adressés à l’enfant et/ou l’adolescent qui est doté de 10.000 DT.
Le président du jury, Mohamed Khenissi, lors de son mot d’ouverture, dévoile que la FABA n’a rien imposé aux membres du jury et leur a donné toute la liberté et l’indépendance pour mener à bien leurs travaux comme il se doit. Il était entouré de sept membres : Nader Hammami, Hichem Abdessamad, Raja Feniche, Nadhem Ibrahim, Nidhal Guiga, Ons Youssef et Asma Drissi. A noter que les quatre lauréats ont été sélectionnés parmi 12 finalistes
Il a aussi annoncé que le jury a décidé de ne attribuer cette année un prix à la catégorie poésie. Expliquant ce choix, l’intervenant affirme que les recueils de poésie en lice pour ce prix n’avaient pas le niveau minimum requis et qu’ils comportent plusieurs poèmes prônant le discours directs loin de tout symbolisme et de toute suggestion.
Par ailleurs et en marge de la cérémonie de remise des prix, Mohamed Khenissi a souligné l’importance du mécénat et du soutien du secteur privé au secteur culturel en général et au secteur du livre en particulier.
Pour lui, « il faut que le chef d’entreprise comprenne que le soutien de la culture n’est pas de l’argent jeté par la fenêtre, mais c’est un type d’investissement. C’est un investissement immatériel qui offre une production littéraire et culturelle à la société. Ainsi, l’investisseur de demain ne se contentera pas uniquement de ses affaires et de son entreprise, il agira dans le cadre de la responsabilité sociétale de l’entreprise », conclut-il.
Il indique que le soutien de l’entreprise à la culture doit émaner d’une conviction et non de la volonté de l’obtention d’un label. D’ailleurs, l’intervenant a salué les efforts déployés par la fondation.
La cérémonie a également été marquée par la présence de la directrice générale de l’institution de microfinance Microcred Awatef Mechri qui a affirmé, sur un ton plein d’émotion, que Slim Ben Ayed, le fils d’Abdelwahab Ben Ayed, évolue dans le même sillage que celui de son père et compte pérenniser l’œuvre du fondateur du groupe. « Abdelwahab Ben Ayed était visionnaire et croyait à la culture. Il me parlait toujours de l’avenir de la Tunisie après 30 ans », dit-elle. Puis d’ajouter: « A Microcred, nous croyons à l’économie orange qui se base sur le monde de la culture en générale, car les jeunes ont besoin de soutien. Nous croyons également à la force de la création. Les jeunes ont besoin de ceux qui croient en eux afin qu’ils nous montrent la Tunisie de demain qui sera certainement mieux qu’aujourd’hui et de demain ».
Dans une déclaration à L’Economiste maghrébin, elle indique que depuis octobre 2022, Microcred est devenue la seule institution de microfinance à côté des six autres 100% tunisienne suite au rachat des parts sociaux du groupe français par Groupe EL HADAYEK de Slim Ben Ayed. Elle souligne que son institution de microfinance travaille sur l’inclusion économique, sociale et financière des jeunes, notamment dans les zones défavorisées.
« En synergie avec FABA, Microcred soutient tout ce qui est création et innovation. D’ailleurs, nous avons soutenu la première édition du Festival national du théâtre tunisien. Nous voulons que tout ce qui est besoin financier ou d’accompagnement des jeunes trouve répondant chez Microcred puisqu’on les finances », assure-t-elle.
Et d’ajouter : « un projet culturel, généralement, ne trouve pas répondant car il est souvent lancé par des jeunes et à cause de l’absence des garantie. Nous accompagnons ces jeunes par des formations pour améliorer la qualité du produit culturel et ensuite le financer ».