A l’instar de l’énergie nucléaire, l’intelligence artificielle (IA), l’une des avancées technologiques les plus révolutionnaires de notre époque, a sa part d’ombre : car une fois tombées entre des mains malveillantes, certaines de ses utilisations, notamment dans le domaine militaire, peuvent s’avérer terrifiantes pour l’humanité. C’est le message lancé à l’ensemble des humains par le célèbre réalisateur canadien, James Cameron.
C’est que, en permettant aux machines d’apprendre à raisonner et à effectuer des tâches autrefois réservées à l’être humain, l’intelligence artificielle (IA) aura ouvert la voie à un monde infini de possibilités et d’opportunités. Or, cette technologie ouvre également la boîte de Pandore aux dangers potentiels tels que les atteintes réelles à la vie privée, à la protection des données personnelles, à la sécurité et l’utilisation de ces informations, au risque de piratage des données à l’éthique. Et même à l’existence même de l’humanité.
Une technologie hors contrôle
Selon les spécialistes des systèmes de l’intelligence artificielle qui deviennent de plus en plus complexes, le danger réel est que cette nouvelle technologie, conçue pour raisonner par ses propres moyens, devienne autonome et échappe à tout contrôle. Comment réagira-t-elle dans toutes les situations, en particulier lorsque des décisions cruciales sont en jeu notamment dans le domaine militaire ? Sommes-nous réellement capables de maîtriser une telle technologie ; d’autant plus que la course à l’armement basée sur l’IA accroîtra sans doute le risque de guerres cybernétiques à l’image de ce qui se passe aujourd’hui au conflit russo-ukrainien ?
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Les preuves concrètes des dangers de cette technologie sur l’humanité ? Alors que les laboratoires d’intelligence artificielle œuvrent à développer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que même leurs créateurs sont incapables de contrôler, le milliardaire Elon Musk et des centaines d’experts demandaient, en mars 2023, à travers une lettre ouverte « l’interruption des recherches autour de l’intelligence artificielle », mettant également en garde sur les « dangers pour l’humanité ».
Deux mois plus tard, Geoffrey Hinton, l’un des pères fondateurs de cette technologie, quitta avec éclat son poste au sein de Google. Et ce afin « d’avertir sur des dangers de l’IA ».
Ainsi, dans son intervention retentissante sur les colonnes du New York Times, le chercheur canadien expliquait que les progrès extrêmement rapides liés à l’IA présentent « de profonds risques pour la société et l’humanité », ajoutant qu’il est « difficile de voir comment éviter que les mauvais acteurs l’utilisent pour de mauvaises choses ».
Boîte de Pandore
Et c’est au tour de James Cameron – le célèbre cinéaste mondialement connu pour avoir réalisé et écrit les films Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Abyss (1989), Terminator 2 : Le Jugement dernier (1991), True Lies (1994), Titanic (1997), Avatar (2009) et Avatar : La Voie de l’eau (2022) – de leur emboîter le pas en évoquant les dangers « terrifiants » de l’IA.
En effet, de passage à Ottawa pour une exposition organisée par le Canadian Geographic pour ses travaux sur les fonds marins, James Cameron a profité d’une interview avec CTV News, mardi 18 juillet 2023, pour donner son point de vue sur l’émergence de l’IA, qu’il estime être « la plus grande menace actuelle contre l’espace humaine ».
Au cours de cet entretien, le réalisateur d’Avatar s’est à son tour confié sur les avancées fulgurantes autour de l’intelligence artificielle en assurant qu’il « partage totalement » l’inquiétude des experts de l’intelligence artificielle sur les dangers de cette technologie pour l’humanité.
« Je vous ai prévenu en 1984, mais personne ne m’a écouté ! », a plaisanté le producteur qui, cette année-là, avait sorti le premier opus de Terminator ; un film rapidement devenu culte, mettant en scène une intelligence artificielle désireuse de s’émanciper pour éradiquer l’espèce humaine.
D’autre part, le célèbre scénariste a également fait part de ses craintes vis-à-vis de « l’utilisation militaire » de l’intelligence artificielle, qui représente à ses yeux « le plus grand danger ; car les humains pourront créer une situation dont ils seraient incapables de désamorcer ».
« Je pense que nous allons reproduire avec l’IA ce que nous avons fait lors de la course aux armements nucléaires », a ajouté le réalisateur, faisant allusion à la guerre froide.
« Si nous ne travaillons pas là-dessus, d’autres vont le faire à notre place et ça va s’intensifier », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : Peut-on imaginer une intelligence artificielle dans une arène de combat, se battant contre d’autres ordinateurs à une telle vitesse que les humains ne pourraient plus rien faire, et ne plus être capables de désamorcer la situation ? Ainsi, s’est interrogé, non sans angoisse, le Canadien de 68 ans auteur du mythique Titanic.
Ces craintes, par ailleurs tout à fait légitimes, ont été corroborées par le réalisateur Christopher Nolan. Ainsi, lors d’une interview accordée au quotidien français Le Point à l’occasion de la sortie de son film Oppenheimer, le père de la bombe atomique, il s’est également interrogé à ce sujet : « Devons-nous vraiment ouvrir cette boîte de Pandore, sachant les conséquences involontaires que cela pourrait entraîner ? ».
« Si l’innovation technologique n’est pas contrôlée par des responsables politiques qui comprennent ses enjeux, cela devient problématique. Nous sommes en plein dans ce débat avec l’intelligence artificielle », déclara le metteur en scène en appelant les gouvernements du monde entier « à prendre leurs responsabilités » avant qu’il ne soit trop tard.
