Le bureau d’études et de conseils EY a présenté, jeudi 6 juillet, lors d’une rencontre, son « 9ème Baromètre EY 2023 des entreprises en Tunisie ».
Réalisé au cours de la période du 28 mars au 6 juin 2023, le Baromètre EY donne un éclairage objectif sur la situation politique, économique et sociale de la Tunisie; ainsi que le moral, les préoccupations et les perspectives des dirigeants d’entreprise en Tunisie.
Tout de go, ledit baromètre évoque, sous forme interrogative, « les prémices de la reprise ? » Comme pour signifier qu’il y certes une reprise par rapport à 2021 ou 2022, mais qu’elle n’est pas si franche qu’on l’aurait souhaité.
D’ailleurs, le vrai titre de l’étude c’est «… De la crise permanente aux prémices d’une reprise ». Et un chef d’entreprise n’a pas manqué d’estimer que le chef d’entreprise tunisien a “un comportement émotionnel”. Raison pour laquelle le baromètre parle de « prémices de la reprise » au lieu d’« optimisme », terme synonyme de « volonté ».
Il n’empêche, les auteurs de l’étude font état d’un léger mieux du moral des chefs d’entreprise en 2023 par rapport aux situations antérieures, mais qui reste assez faible, reconnaissent-ils. Noureddine Hajji parlera même de « résignation » des chefs d’entreprise. Une façon de dire qu’ils ils se sont accommodés.
Toutefois, l’étude reconnaît que « les performances commerciales des entreprises en Tunisie sont meilleures et les perspectives sont plutôt bonnes ».
En outre, « l’appréciation que font les chefs d’entreprise de la conjoncture et de son évolution s’est sensiblement améliorée. Signe qu’on s’accommode mieux avec le milieu institutionnel tel qu’il est ».
« Il faut donc retenir la capacité de résistance de l’entreprise tunisienne », souligne M. Hajji.
Des préoccupations …
Toutefois, les chefs d’entreprise font face à l’apparition de deux nouvelles préoccupations majeures. « En plus de l’évolution de la situation économique et sociale du pays, déjà identifiée en 2021, ils doivent affronter des pressions inflationnistes croissantes et une charge fiscale accrue à la suite de l’approbation de la loi de Finances », note le baromètre.
On apprend également que la part des chefs d’entreprise ayant constaté une amélioration de leur activité commerciale est passée de 26 % en 2021 à 56 % en 2023. Et dans le même sillage, les tendances sectorielles révèlent que 65 % des établissements financiers ont enregistré une amélioration de leurs chiffres d’affaires.
… mais aussi de la volonté d’investir
Concernant l’investissement, 31 % des chefs d’entreprise interrogés montrent une perspective optimiste pour l’année 2023; alors que ce taux était de 24% en 2021. « Le secteur de la production industrielle est le plus prédisposé à augmenter ses intentions d’investissement avec 38 % des répondants; contre une moyenne globale qui s’élève à 31 % », précise le baromètre.
Les ressources humaines ne sont pas en reste, car 20 % des dirigeants d’entreprises sondés font état de l’amélioration de la gestion de leurs ressources humaines. Cependant, l’analyse par secteur confirme « la pénurie persistante des employés qualifiés dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), en raison de l’augmentation des flux migratoires vers les pays développés ».
Par ailleurs, 33 % des dirigeants d’entreprise interrogés assurent que leur processus Supply Chain est en amélioration. Ce qui constitue une progression de 17 points par rapport à 2021.
« Les entreprises ont fait preuve d’adaptabilité et de résilience pour rétablir les flux de marchandises; malgré les défis persistants tels que les perturbations logistiques et les pénuries de matières premières », explique l’étude d’EY.