Lors du lancement officiel de la Sandbox réglementaire de la BCT, Anouar Maarouf, ministre des TIC et de l’Economie numérique a annoncé que l’année 2020 sera marquée par l’entrée en vigueur de la première banque 100% numérique et sans agence.
A part la banque 100% numérique, le ministre a annoncé le lancement, prochainement, d’une nouvelle solution de paiement international.
Revenant sur la Sandbox réglementaire, M. Maarouf a salué l’initiative de la BCT de lancer cette Sandbox qui doit, selon ses dires, réussir. Et être généralisée à d’autres secteurs, à savoir le transport.
Et de préciser que la Sandbox est une chance pour des dizaines de fintechs. Ces dernières pourront tester leurs solutions technologiques et comprendre les exigences réglementaires en vigueur. Et ce, pour promouvoir une offre de services financiers adaptée aux besoins du marché tunisien.
En outre, le ministre a affirmé que grâce à la Sandbox et à d’autres initiatives similaires, les 200 startup labellisées lancées par des jeunes pourront développer leurs activités en Tunisie. Et ce, dans un cadre réglementaire et ne pas être obligées de quitter le pays.
“Aujourd’hui, on parle de transition numérique. Le numérique est à la fois un défi et une opportunité. Pour ce faire, il faut avoir le leadership, la volonté et la méthode de s’y investir. Egalement, le numérique apporte des solutions. Il s’agit à titre d’exemple de la prévention des catastrophes naturelles via les réseaux de Telecom”, a t-il indiqué.
Au final, il s’est demandé comment permettre à l’ancien monde de cohabiter avec le nouveau monde non structuré, rapide et innovant? Comment gérer les innovations de ruptures? C’est la Sandbox qui apporte, selon ses propos, un élément de réponse à ces questionnements.
Habib Belhaj Gouider: entrée en vigueur de la première Sandbox en Afrique du Nord
De son côté, Habib Belhaj Gouider, président de l’APTBEF a évoqué l’importance de l’entrée en vigueur de la première Sandbox en Afrique du Nord. Celle-ci s’inscrit dans le cadre des efforts de digitalisation et d’amélioration du processus bancaire.
En effet, il a annoncé que du fait des mutations technologiques au cours de ces dernières années, beaucoup de métiers au sein de la banque ont disparu et d’autres ont émergé. “Il demeure nécessaire, aujourd’hui, de suivre cette évolution technologique. Ainsi que de donner aux Fintechs les possibilités de se développer. Et ce, en renforçant le cadre réglementaire et en leur facilitant l’accès aux financements”, a-t-il expliqué.
Et de préciser qu’un travail qualitatif a été mené au sein de plusieurs banques ces dernières années. “C’est peut être pas la bonne vitesse, mais on a commencé sur les programmes nécessaires pour avancer. Mais le monde change rapidement. D’ailleurs, des changements importants ont été opérés grâce, notamment, aux relations des banques avec les Fintechs. Ce qui nous a fait rater plusieurs trains”, a t-il souligné.
Et de conclure qu’aujourd’hui, après le lancement de la Sandbox, le processus bancaire doit être complété. Il faut penser à d’autres mécanismes de financement à part ceux qui existent. Et ce, pour pouvoir aider les Fintechs à évoluer et à profiter de la Sandbox.
Onur Ozlu: la Sandbox n’est pas une finalité mais un moyen d’atteindre d’autres objectifs
Pour sa part, Onur Ozlu, Economiste en chef au Département de l’économie digitale à la Banque mondiale, a annoncé que la Sandbox représente beaucoup d’opportunités, notamment pour les jeunes. “La Sandbox est une composante d’un axe plus important soutenu par la BM. Et ce, pour garantir l’inclusion financière en Tunisie, aider les Fintechs et développer l’innovation”.
Dans le même sillage, il a déclaré que la BM soutient le développement du paiement digital. Ainsi que le renforcement du rôle de surveillance de la BCT. Notamment dans ce nouveau système d’économie numérique. Cette économie offre, d’après lui, beaucoup d’opportunités et de nouveaux emplois. Elle permet, également, l’inclusion financière, surtout de la population des zones défavorisées et des femmes.
“En Tunisie, il y a une ambition très forte d’adopter l’économie numérique et la Fintech. C’est vrai qu’on déplore la lenteur du gouvernement tunisien dans la transition vers cette économie. Mais il y a une vision au sein de la BCT qui vise à développer l’économie numérique et la Fintech”.
Pour accélérer ce développement, l’appuie de BM se focalise sur quatre principaux axes. Il s’agit de:
- Fintech et innvation, y compris la Sandbox;
- Développement du paiement digital;
- Renforcement du rôle de surveillance de la BCT dans le nouvel écosystème numérique;
- Appui à la mise en œuvre d’une stratégie des TIC.
En guise de conclusion, M. Ozlu a estimé que la Sandbox n’est pas une finalité; mais plutôt un moyen d’atteindre d’autres objectifs. Idem pour la Fintech qui n’est pas la seule solution; mais l’une des solutions pour s’inscrire dans l’économie numérique.