Jamais dans l’histoire des idées et des faits économiques les Tunisiens n’ont été aussi malmenés par des douches froides, des déclarations annonçant l’apocalypse et autres venant de tireurs au flanc se contentant d’un appel paresseux pour le changement du modèle de développement qui comme une baguette magique résoudrait tous les problèmes.
Un train en cache un autre. C’est un peu le cas d’un exercice fiscal et comptable à un autre. Les clignotants au rouge se suivent d’une année, l’autre pour avancer à reculons et plus rapidement dans, les ténèbres du trou noir. Terrible élite, elle a le don de tout défaire par ignorance ou par désir de « rupture » artificielle avec les pratiques des « Azlam ».
Nombreux cadres supérieurs très rodés avaient bien fignolé des plans et des budgets, dans un passé proche, des amateurs, à part quelques exceptions qui ont fait long feu, ont pris leur place et se sont engagé à servir partis politiques, lobbies…dans une ignorance totale de la pratique budgétaire rigoureuse. L’Etat mène un train de vie surhumain, des réformes sans cesse reportées pour des raisons électoralistes. Et, les années passent, l’économie trépasse et le petit peuple se casse. La bien visible catastrophe avance sans qu’on feigne la freiner et, encore moins, l’arrêter.
A ce rythme, les 7 ans passées de vaches maigres auront été l’occasion propice- voulue ou non, importe peu- pour mettre en exergue, dans une attitude de masochisme collective, tout ce qu’il y a de plus féroce dans l’agressivité des Tunisiens contre leurs propres intérêts. Si les Trotskystes parlaient de Révolution permanente, nous nous vivons le « SUICIDE PERMANENT » allumant le feu dans tous les acquis de l’indépendance.
L’horreur, l’ignorance et la cupidité se disputent la place pour servir les siens et se partager les miettes qui restent du gâteau national (PIB, finances publiques…). On confond Etat et « Beïet mal al mousslimin ». Au bout du compte, on se retrouve avec des comptes tous dans le rouge et un trou noir dans les finances publiques.
Lorsque l’inconscience, l’amateurisme et l’ignorance gouvernent, tout s’évapore, même les plus petites idées utiles. Le dinar bat des records de baisse, les politiciens vivent leur tiraillements permanents et ce qui devait se faire pour remettre sur les rails les finances publiques en osant réformer pour oser vaincre la décroissance, l’inflation galopante et les déficits budgétaires qui avancent plus vite que la croissance, où voudrait-on nous mener avec cet état noir des finances ? Avec un Etat de plus en plus absent.
Sept ans après la « Révolution de la Dignité », la multiplication des erreurs des argentiers du pays, ont généré des clignotants faisant de la situation des finances publiques une source d’inquiétude généralisée, bien que les données disponibles à fin juin 2017 confortent la reprise de la croissance du PIB grâce, notamment, à l’amorce d’un redressement prometteur de l’activité touristique et agricole en Tunisie.
Par contre, le travail et l’investissement, seuls créateurs de richesse et d’emplois, se font de plus en plus rares et désirés. Le chômage se balade dans le 7ème ciel. Les prix, aussi, en dépit d’une coûteuse politique de subvention des prix des produits essentiels.
Dans ce cadre, de grandes et gravissimes tensions sont relevées au niveau des équilibres financiers, aussi bien intérieurs qu’extérieurs, entraînant une dépréciation du dinar vis-à-vis de la plupart des devises étrangères et un alourdissement de la dette publique tunisienne.
Saurons-nous retrouver le chemin des équilibres et la voie de sortie du tunnel ?
A la place de Youssef Chahed , qu’aurait–on pu faire pour parer au plus urgent ?
Le remaniement, mal accepté par Mehdi Jomaâ et la Jabha , saura-t-il résister ?
Un programme d’urgence est nécessaire.
Chaque perte de temps ne fera qu’aggraver le coût de sortie de la crise.