Revenant sur les priorités du nouveau gouvernement d’union nationale, l’économiste Ezzedine Saidane, a déclaré à leconomistemaghrebin.com que le péril majeur pour la Tunisie consiste dans la situation économique et financière. Une situation qui exige de mettre le sauvetage de l’économie au sommet des priorités.
Pour ce faire, M. Saidane a affirmé qu’il y a deux étapes essentielles dans l’exécution de ce plan. Il s’agit de mettre en place un programme stratégique clair, à la lumière de ce qui a été adopté en 1986, plus connu sous le nom du fameux Plan d’Ajustement Structurel.
Sachant que l’économie tunisienne se trouve aujourd’hui en récession, et ce, suite à une très mauvaise gestion, il n’y a pas, par conséquent, de création d’emplois, pas de création de richesse additionnelle et pas de croissance inclusive et durable. Cette situation est même, selon ses propos, beaucoup plus grave qu’en 1986.
Il s’agit également d’engager immédiatement les réformes profondes, celles qui sont restées assez longtemps sans exécution.
Parallèlement, notre interlocuteur a estimé qu’il demeure nécessaire de montrer aux citoyens l’urgence et l’importance des choses, tout en mettant l’accent sur le pôle économique et financier. « Sinon, en l’absence d’une vision claire, on ne peut jamais être crédible vis-à-vis de nos partenaires, notamment avec un plan de développement quinquennal et un code d’investissement qui ne sont pas encore appliqués », affirme-t-il.
Et d’ajouter qu’aujourd’hui, le plus grand danger frappe directement l’économie tunisienne. Sachant que 2017 sera une année extrêmement difficile avec le remboursement de la dette extérieure et, notamment, avec l’entrée dans une logique de rééchelonnement pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie.
Au final, Ezzedine Saidane a indiqué que depuis 2011, la Tunisie n’a pas réussi sa relance parce qu’elle n’arrive pas à échapper au grave problème des intérêts partisans. Et par conséquent, « on ne peut pas avoir de compétences dans le nouveau gouvernement d’union nationale, mais plutôt des gens qui cherchent à satisfaire leurs partis bien avant la patrie ».