L’épidémie du sida est au centre de l’actualité, chaque nouvelle découverte est accueillie comme un pas de plus vers l’éradication de cette maladie. Seulement, à l’issue de la conférence internationale sur le sida, organisée à Durban en Afrique du Sud, du 18 juillet au 22 juillet 2016, le bilan n’est pas aussi réjouissant que l’on peut imaginer.
L’événement, qui a rassemblé près de 18.000 délégués issus de 183 pays, pour débattre sur les moyens de lutte contre cette maladie, montre que le chemin est encore long.
En effet, malgré les progrès réalisés en termes de recherche scientifique, les résultats sur le terrain ne sont pas au rendez-vous. Censée être vaincue d’ici quelques décennies , l’épidémie du sida ne régresse pas.
Si l’on compare les taux des nouvelles infections d’il y a dix ans et ceux enregistrés actuellement, on constate aucun changement : le VIH infecte encore près 2,5 millions de personnes par an.
A la stagnation du nombre de nouvelles infections à l’échelle mondiale, s’ajoute une augmentation du taux de nouvelles infections par le VIH dans 74 pays. Une progression de la maladie qui touche plusieurs pays et régions du monde, à savoir : l’Indonésie, les Philippines, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l’Europe de l’Est, et certains pays d’Europe occidentale (Espagne et Grèce).
Plus alarmant, « le nombre de décès liés au sida parmi les adolescents âgés de 15 à 19 ans a plus que doublé depuis 2000. Dans le monde en 2015, il y a eu en moyenne 29 nouvelles infections toutes les heures » estime l’Unicef.
Par ailleurs les ressources ainsi que les fonds mobilisés pour la lutte contre le sida sont en régression « En 2015, ils sont passés en-dessous du niveau de 2014, et dans de nombreux pays aux faibles ressources, les moyens consacrés à la santé sont faibles et ne devraient augmenter que lentement, encore faut-il qu’ ils augmentent », affirme le Dr. Haidong Wang, auteur d’une étude parue dans la revue médicale The Lancet, qui s’est penchée sur cette question.
Le tableau est-il complètement noir ? La réponse est non, la conférence s’est achevée sur une note d’espoir avec la présentation des résultats d’expériences réalisées pour la conception d’un nouveau vaccin très prometteur, permettant de réduire d’un tiers les risques de contamination par le VIH.
Une première phase d’essai a conclu à son innocuité, une deuxième phase étant prévue sur une échelle plus large dans un avenir proche.
En attendant que l’espoir de ce vaccin se concrétise, la prévention reste encore et toujours la méthode la plus efficace de lutte contre le sida