La Russie a accusé lundi l’Ukraine d’avoir lancé pendant la nuit du lundi 91 drones contre le domicile du président russe Poutine dans la région de Novgorod. Des mensonges, rétorque le président ukrainien qui accuse à son tour Moscou de « préparer le terrain » pour mener des frappes et de « saper » les efforts diplomatiques entre l’Ukraine et les Etats-Unis.
Faut-il prendre au sérieux les accusations en provenance de Moscou, selon lesquelles l’Ukraine aurait cherché à cibler directement la datcha de Vladimir Poutine ? Cela étant le président américain- dont la proximité avec son homologue russe n’est plus à prouver- ne doute pas un seul instant de l’authenticité de la version russe au point d’exprimer sa colère, « une très grande colère » contre le président Volodymyr Zelensky qu’il tient en piètre estime.
Trump « choqué »
En effet, Donald Trump est « furieux » de cette attaque présumée quelques heures plus tard, tandis qu’il accueillait le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou sur le perron de sa résidence de Mar-a-Lago. « Je n’aime pas ça, ce n’est pas bien », a-t-il lancé devant les journalistes. Tout en confirmant avoir appris l’information auprès de Vladimir Poutine, au téléphone.
Selon le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, le milliardaire républicain qui avait été informé par son homologue russe de cette « attaque terroriste à grande échelle » a été « choqué par cette nouvelle, littéralement indigné ».
Selon ses dires, Donald Trump a déclaré « qu’il n’aurait jamais pu imaginer des actes aussi insensés ». De même qu’il assuré que « cela influencera sans aucun doute l’approche américaine dans le cadre de la collaboration avec Zelensky ».
Crime de lèse-majesté
En effet, au lendemain de la rencontre bilatérale entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump en Floride, et alors que les deux parties étaient en plein pourparlers pour mettre fin au conflit, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déguerpi une bombe médiatique en accusant Kiev, lundi 29 décembre, d’avoir lancé pendant la nuit une attaque de drones contre la résidence de Vladimir Poutine dans la région de Novgorod. Tout en prévenant que l’offensive ukrainienne mènerait Moscou à « réexaminer » sa position dans les négociations en cours.
« Le régime de Kiev a lancé une attaque terroriste utilisant 91 drones contre la résidence d’État du président Poutine située dans la région de Novgorod, au nord-ouest de la Russie ». C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie russe. Ajoutant que tous les drones avaient été « détruits » par la défense russe, et qu’ « aucun blessé ni dégât causé par les débris des drones n’a été signalé ».
« De tels actes irresponsables ne resteront pas impunis », a-t-il encore assuré sur un ton menaçant. Annonçant que des « frappes de représailles » étaient d’ores et déjà envisagées. Cela dit, la Russie ne compte pas se « retirer du processus de négociations avec les États-Unis », mais sa « position » sera « réexaminée » face à la « politique de terrorisme d’État » qu’aurait adoptée Kiev, a poursuivi le diplomate russe.
Kiev : « invention pure et simple »
Une accusation aussitôt « catégoriquement démentie » par Kiev qui soupçonne Moscou de chercher un « prétexte » pour poursuivre la guerre.
Ainsi, le président Volodymyr Zelensky aura qualifié cette accusation de « mensonge ». Une « invention pure et simple » visant à « justifier de nouvelles attaques contre l’Ukraine, y compris Kiev ». Mais aussi à « saper » les efforts diplomatiques entre l’Ukraine et les États-Unis.
« De plus, les Russes ont déjà pris pour cible Kiev dans le passé, notamment le bâtiment du Conseil des ministres », a-t-il argué. Tout en appelant dans un autre message à « contrer les tentatives russes de faire dérailler la diplomatie ». « Les Russes diffusent de fausses informations pour justifier leurs frappes en Ukraine et la prolongation de ce conflit », a-t-il martelé.
« La Russie récidive, utilisant des déclarations dangereuses pour saper tous les résultats de nos efforts diplomatiques communs avec l’équipe du président Trump », a ajouté le président ukrainien. .Sachant que ces déclarations interviennent au lendemain de la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky en Floride. Une réunion à l’issue de laquelle le président américain s’était montré optimiste sur une fin prochaine du conflit.
Parallèlement, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont entretenus ce 29 décembre par téléphone pour échanger sur les avancées des pourparlers après la rencontre dimanche les présidents américain et ukrainien. Un entretien que la Maison Blanche a qualifié de « positif ».
Pour sa part, le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga, a fustigé à son tour des « manipulations russes » servant seulement à « créer un prétexte et une fausse justification pour de nouvelles attaques » contre l’Ukraine; mais aussi à « entraver le processus de paix ». Il a également assuré que Kiev « ne frappe que des cibles militaires légitimes sur le territoire russes », balayant toute « fausse équivalence entre l’agresseur et le pays qui se défend ».
De toute évidence, la fin de ce conflit, le plus meurtrier en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, n’est pas pour cette année qui s’achève Ni pour le lendemain.