La situation politique au Yémen connaît une forte dégradation. Le chef du Conseil présidentiel vient de décréter l’état d’urgence pour une durée de 90 jours sur l’ensemble du territoire. Cette mesure s’accompagne d’un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.
La décision intervient dans un contexte de percée militaire des séparatistes du Sud, qui ont récemment pris le contrôle de vastes zones du Yémen, sans rencontrer de résistance significative.
Soutenus par les Émirats arabes unis, ces séparatistes visent à rétablir un État indépendant dans le sud du Yémen, région qui avait déjà connu une indépendance sous le nom de République démocratique et populaire du Yémen au cours de la période 1967-1990.
Face à leur avancée, le gouvernement yéménite, reconnu par la communauté internationale, a demandé, vendredi 26 décembre 2025, à la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite d’intervenir pour le soutenir.
Justement, cette coalition, qui a averti qu’elle riposterait à toute action militaire des séparatistes et les avait appelés à se retirer, annonce avoir ciblé des cargaisons d’armes et de véhicules en provenance des Émirats arabes unis et destinées aux forces séparatistes. En réaction, la présidence yéménite a annoncé avoir annulé son accord de défense mutuelle avec les Émirats arabes unis.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a par ailleurs qualifié le soutien émirati aux séparatistes de « menace pour la sécurité » du royaume et de la région.
Ces tensions risquent d’aggraver la situation du pays sinistré. A rappeler que, depuis 2014, un conflit oppose le gouvernement et ses alliés aux rebelles houthistes soutenus par l’Iran. Cette guerre, qui a fait des centaines de milliers de victimes, a entraîné la fragmentation du Yémen et provoqué l’une des pires crises humanitaires. Une trêve négociée en 2022 reste cependant globalement en vigueur.
Les marchés boursiers régionaux affichent une tendance négative ce matin du mardi 30 décembre, sans pour autant s’enfoncer dans une chute brutale. Cette modération relative reflète une conviction croissante parmi les investisseurs que l’apaisement politique devrait l’emporter. Dans le contexte actuel, défier ou provoquer Riyad serait une manœuvre aux conséquences potentiellement désastreuses, tant sur le plan politique qu’économique.