À l’occasion d’un grand tournoi continental de football très suivi sur le continent africain, en l’occurrence la CAN, cette analyse nPerf des débits de téléchargement mobiles met en lumière de fortes disparités entre pays.
Et en la matière, la Tunisie et le Maroc dominent au classement, suivis du Sénégal. Et ce sont les performances réseau qui jouent un rôle clé dans l’accès aux matchs en streaming, avec des écarts significatifs selon les territoires.
À l’approche de la Coupe d’Afrique des nations “CAN 2025 Maroc“, l’entreprise nPerf – qu’on connaît en Tunisie grâce à ses évaluations des opérateurs des télécommunications – a comparé les débits de téléchargement mobiles observés entre janvier et décembre 2025 dans tous les pays africains participants à la compétition.
L’objectif : évaluer les conditions dans lesquelles les supporters peuvent suivre les rencontres de leur équipe nationale, notamment via le streaming vidéo, explique l’entreprise dans un communiqué.
Le Maghreb occupe les deux premières places
La Tunisie se place en tête du classement avec un débit moyen de 62,6 Mb/s, devant le Maroc qui arrive loin (52,5 Mb/s) ; les deux pays se distinguant nettement du reste du panel. Car le Sénégal, classé 3ème, ne récolte que 29,5 Mb/s, suivi du Bénin (24,5 Mb/s) et de l’Afrique du Sud (24,4 Mb/s).
Derrière ce groupe, les débits mesurés sont plus modestes. La Côte d’Ivoire enregistre un petit 18,5 Mb/s, devant l’Algérie (17,1 Mb/s) et le Burkina Faso (16,9 Mb/s). L’Égypte atteint 15,5 Mb/s. Tandis que la République démocratique du Congo ferme le classement avec seulement 12,7 Mb/s.
Le débit descendant impacte fortement le streaming
Le débit de téléchargement conditionne directement la capacité d’un réseau mobile à diffuser des contenus vidéo dans de bonnes conditions. Lorsqu’un utilisateur lance un match ou une vidéo en direct, le flux doit être reçu en continu et à un rythme suffisant pour éviter les interruptions. Plus le débit est élevé, plus le chargement initial est rapide et plus la lecture peut se maintenir sans saccades, explique le communiqué de nPerf.
À l’inverse, un débit insuffisant entraîne des temps de démarrage plus longs, et des baisses automatiques de qualité d’image. Ces phénomènes sont particulièrement visibles lors des événements sportifs, où la vidéo est consommée en direct et ne peut pas être préchargée à l’avance.
Le débit joue également un rôle clé dans la stabilité de la résolution. Pour maintenir une image nette, notamment en haute définition, le réseau doit être capable d’absorber les pics de consommation, souvent concentrés sur les mêmes créneaux horaires. Lorsque le débit moyen disponible est limité ou instable, les plateformes adaptent automatiquement la qualité de la vidéo, au détriment de l’expérience de visionnage.
Voici un aperçu de la qualité de visionnage selon les débits observés :
– 60 Mb/s : 4K fluide sur tablette/smartphone
– 30 Mb/s : Full HD fluide, 4K ponctuel si la couverture est stable
– 15 Mb/s : Full HD possible, 4K très limité.
Cette photographie des performances de débits descendants en réseau mobile met en évidence les inégalités d’accès au streaming sportif sur le continent, à un moment où le mobile constitue le principal point d’entrée vers les contenus vidéo pour une grande partie des supporters africains. Pour cause, le réseau fixe est moins développé dans certains pays en raison de son coût important lié aux infrastructures, contrairement au réseau mobile où les antennes relais permettent de couvrir certaines zones à moindre coût, même dans les plus rurales.
