La Banque centrale de Russie a de nouveau abaissé ses taux d’intérêt, sur fond d’inquiétudes croissantes quant au risque de relance des pressions inflationnistes suite à la hausse d’impôts prévue l’année prochaine.
La Banque de Russie a abaissé vendredi 19 décembre son taux directeur de 50 points de base à 16% pour la deuxième fois consécutive. Une petite minorité d’analystes anticipait une mesure plus radicale, avec un taux à 15,5%.
Dans sa déclaration, la Banque centrale a averti que la hausse des anticipations d’inflation pourrait entraver une baisse régulière, en raison de la décision du gouvernement de relever la TVA de 20 à 22% en 2026 et d’élargir la base fiscale pour financer les dépenses militaires dans un contexte de baisse des recettes pétrolières.
En conséquence, les anticipations d’inflation des ménages ont bondi à 13,7% en décembre, tandis que les anticipations des entreprises ont également atteint leur plus haut niveau depuis le début de l’année.
La gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabiullina, a déclaré que la politique monétaire serait ajustée en fonction de la réaction des prix et des anticipations aux hausses d’impôts et de droits de douane, laissant ouverte la possibilité d’une suspension des baisses de taux d’intérêt. « Il n’y aura pas de baisses automatiques », a-t-elle insisté.
Malgré l’assouplissement progressif d’une politique monétaire extrêmement restrictive depuis juin, les coûts d’emprunt restent élevés pour les entreprises et les ménages. Bien que la Russie ait évité des faillites massives, la production se contracte dans de nombreux secteurs hors du secteur de la défense, la pression étant particulièrement forte dans la construction, l’énergie, les transports et surtout dans le secteur du charbon.
Le président russe Vladimir Poutine a publiquement exprimé son soutien aux actions de la banque centrale, soulignant qu’elle opère « de manière responsable » et sans ingérence politique.
La banque centrale estime que l’inflation devrait tomber à 4 % – l’objectif officiel – au cours du second semestre 2026, tandis que la prochaine réunion de politique monétaire est prévue pour le 13 février.