La Tunisie, en tant que deuxième producteur mondial d’huile d’olive et premier exportateur hors UE, avec une récolte record de 340 000 tonnes en 2025, est particulièrement bien positionnée pour exceller au Concours international Mario Solinas 2026 (hémisphère Nord, campagne 2025-2026).
Malgré une hausse des exportations d’huile d’olive de 50,3 % entre 2018/2019 et une moyenne de 57 137 tonnes annuelles entre 2023/2024, soit une part de marché de 15 %; les recettes chutent drastiquement de -29,3% à 2 801 millions de dinars fin mai 2025 et de -54,9% en février malgré une augmentation de +40,8% en volumes. Et ce, sous l’effet des prix mondiaux en baisse (de 26 à 13,7 DT/kg) et de la hausse des tarifs douaniers, comme les 25 % imposés par les États-Unis.
Défis de production et coûts
Par ailleurs, les coûts d’irrigation élevés (95 % des oliveraies), le manque de main-d’œuvre, le vieillissement des oliviers (25 % >70 ans) et la faible mécanisation minent la rentabilité, notamment à Sahline et Kasserine où les prix ne couvrent pas les frais. Lotfi Ghedira, ex-directeur du Conseil oléicole international, affirme ce jeudi 18 décembre 2025 sur les ondes de Mosaïque fm que les prix actuels restent abordables, couvrent les coûts et offrent une marge bénéficiaire. Tout en appelant à poursuivre la récolte pour stabiliser les marchés et maintenir la qualité, avec le soutien de l’Office national de l’huile.
Concurrence et perspectives
Cependant, la concurrence espagnole et italienne, jointe à des problèmes de traçabilité et des pratiques commerciales irrégulières, accentue la pression malgré une hausse des volumes (+39,4 %). L’agriculteur Mohamed Nasraoui a insisté récemment sur une organisation rigoureuse du marché, une stratégie marketing internationale renforcée, un contrôle du stockage et des prix, ainsi qu’un soutien gouvernemental pour valoriser l’huile d’olive conditionnée et répondre aux exigences mondiales.
Enjeux environnementaux et stratégiques
Au final, une chose est sûre : il faut faire face au stress hydrique, aux mauvaises pratiques agronomiques et à l’endettement des producteurs. Ce qui exige des réformes législatives et un meilleur financement. Pilier économique (18 % de la valeur agricole ajoutée, 1 million d’emplois), la filière doit aussi assurer un approvisionnement local abordable. Et ce, tout en consolidant sa résilience face à la variabilité climatique et la concurrence, via une meilleure valorisation.