Le Conseil de l’Ordre des avocats de Tunis a annoncé, mercredi, la création d’une commission spéciale. Cette commission suivra le dossier de l’avocat Ayachi Hammami, que les autorités ont arrêté mardi dans le cadre de l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État ».
La commission assurera le suivi juridique, procédural et médiatique du dossier. Elle surveillera également l’état de santé de Hammami, qui observe une grève de la faim depuis son arrestation. À l’issue d’une réunion extraordinaire, le conseil a également décidé que les avocats boycotteront, durant tout le mois de décembre, plusieurs chambres criminelles de première instance et d’appel. Le conseil affirme y avoir constaté des « violations procédurales » qui portent atteinte aux droits de la défense.
Ce boycott débutera lundi dans une première phase. Le conseil pourrait ensuite suspendre « définitivement » sa collaboration avec ces chambres. Le conseil convoquera ses membres à une assemblée générale jeudi à 11h00 à la Maison de l’avocat. Il y présentera les derniers développements du dossier et définira les prochaines actions professionnelles.
Il a par ailleurs indiqué avoir saisi le bâtonnier de l’Ordre national des avocats. Il l’appelle à organiser une conférence nationale afin que la profession unifie ses positions face aux évolutions judiciaires. Les autorités ont arrêté Ayachi Hammami après l’avoir signalé en état de recherche. Elles ont exécuté ainsi un jugement définitif que la Cour d’appel a rendu dans l’affaire du « complot ».
Vendredi dernier, cette même juridiction a prononcé des peines allant de 10 à 45 ans de prison contre les accusés détenus, et de 5 à 35 ans pour ceux en liberté. L’affaire implique, depuis février 2023, des personnalités politiques, des avocats, d’anciens responsables et des membres des services de sécurité. La Cour a condamné Hammami à cinq ans de prison et deux ans de surveillance administrative.