Les Tunisiens assument plus de 40 % du coût de leur couverture sanitaire, un niveau jugé préoccupant par le président de l’Association tunisienne de médecine générale et de médecine de famille, Dr Habib Jerbi. S’exprimant à l’ouverture du congrès national de l’Association, organisé à Hammamet-Sud les 23 et 24 octobre, il a dénoncé une situation où les citoyens paient beaucoup, sans bénéficier pleinement des services de santé auxquels ils devraient avoir droit.
Malgré la part importante prise en charge par les ménages, de nombreux actes médicaux et prestations ne sont toujours pas couverts par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Selon le Dr Jerbi, cette défaillance prive une partie de la population de soins essentiels et accentue les inégalités d’accès à la santé. Il appelle à un renforcement des moyens financiers des caisses collectives afin que tous les Tunisiens puissent bénéficier des mêmes services médicaux, avec un niveau de qualité équitable.
Le président de l’Association a également évoqué un autre thème central du congrès : la rationalisation de la prescription et de la consommation des médicaments, conformément aux orientations du ministère de la Santé formulées le mois précédent. Il a insisté sur la nécessité pour les médecins de limiter leurs prescriptions aux médicaments indispensables et de sensibiliser les patients à éviter l’achat d’antibiotiques sans ordonnance.
Enfin, le Dr Jerbi a encouragé la préférence pour les médicaments fabriqués localement, estimant qu’il s’agit d’un levier à la fois économique et sanitaire pour la Tunisie. Selon lui, promouvoir la production nationale permettrait de réduire la dépendance aux importations tout en soutenant l’industrie pharmaceutique du pays.