La Société tunisienne des industries de pneumatiques (STIP) traverse une zone de turbulence. L’entreprise a clôturé l’exercice 2024 sur une perte nette de 7,9 millions de dinars, après avoir dégagé un léger bénéfice de 614 mille dinars un an plus tôt.
Cette contre-performance fragilise sérieusement sa structure financière : les capitaux propres chutent désormais à 6,07 millions de dinars et passent sous la barre critique de la moitié du capital social fixé à 12,6 millions de dinars. Conformément au Code des sociétés commerciales, le conseil d’administration devra convoquer une assemblée générale extraordinaire pour décider de l’avenir de la société. Derrière cette dégradation, le résultat d’exploitation de la STIP recule brutalement et se divise par près de quatre en un an. Il tombe de 10,2 millions de dinars en 2023 à seulement 2,56 millions en 2024, conséquence directe de l’arrêt temporaire des deux usines pendant près de deux mois à partir d’avril. La direction avait justifié la mise en chômage technique en évoquant un stock jugé excessif de produits finis. Résultat : la production en tonnage chute de 21 %.
Les charges financières augmentent de 17 % pour atteindre 12,7 millions de dinars, rentrent. Ce qui aggrave le déficit et contribue largement à l’enregistrement de cette perte historique.
Des ventes contrastées et un déstockage massif
Le chiffre d’affaires global progresse de 2 % et atteint 140,2 millions de dinars. Mais cette apparente stabilité masque une évolution contrastée selon les débouchés : le marché local gagne 7 % pour s’établir à 118,1 millions de dinars, alors que les exportations reculent de 19 %, à 22 millions.
La société a par ailleurs engagé une politique de déstockage intense : elle réduit de moitié la valeur nette comptable des stocks, qui passent de 75,6 à 40,8 millions de dinars. Dans le même temps, elle contracte la taille du bilan, qui passe de 214 millions en 2023 à 192 millions de dinars fin 2024.
Des incertitudes qui s’accumulent
Au-delà des chiffres de l’exercice, de nombreux aléas continuent d’entourer les perspectives de la STIP. Une grève de trois semaines, du 13 mars au 2 avril 2025, perturbe déjà la production et les ventes, sans que l’entreprise n’ait encore chiffré l’impact financier.
Par ailleurs, l’entreprise reste confrontée à une notification douanière de 156,6 millions de dinars, liée à des produits d’exportation non rapatriés. La direction considère néanmoins le risque de paiement comme faible.