La Tunisie est sur la voie de la reprise économique et s’engage résolument à lever les obstacles à l’investissement pour renforcer son attractivité. C’est le message clé délivré par le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, lors de l’ouverture de la conférence nationale « Tunisie 2.0 : Réinventer l’attractivité économique et l’environnement des affaires ». S’appuyant sur des indicateurs macroéconomiques encourageants, le ministre a détaillé une feuille de route axée sur la digitalisation, la facilitation de l’accès au financement et la modernisation des infrastructures pour consolider la confiance des capitaux nationaux et étrangers.
Devant un parterre d’invités et de partenaires, dont la fondation Konrad Adenauer, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) et le cabinet MD Audit, M. Abdelhafidh a dressé un bilan économique positif pour conforter les orientations du gouvernement. Il a notamment mis en avant une inflation maîtrisée qui est passée de plus de 7 % en 2024 à 5,2 % en août 2025, ainsi qu’une baisse du taux de chômage qui s’établit à 15,3 % au deuxième trimestre 2025. Le ministre a insisté également sur une croissance économique en hausse de 2,4 % au premier semestre 2025. De même qu’il a souligné une augmentation significative des flux d’investissements directs étrangers (IDE) de 21,4 % sur la même période. Ainsi qu’un niveau rassurant des réserves de change atteignant 108 jours d’importation. Il a complété ce bilan en relevant l’appréciation du dinar face au dollar et au yen.
Ces résultats sont renforcés par une confiance renouvelée des partenaires internationaux. Comme en témoignent la révision à la hausse de la note souveraine du pays par l’agence américaine Fitch et l’agence japonaise Rendil. Les conclusions positives de la dernière enquête de la chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce confirment aussi cette tendance, révélant que les entreprises à participation allemande envisagent très majoritairement de poursuivre ou d’accroître leurs investissements en Tunisie.
Par ailleurs, le ministre a rappelé que ces avancées s’inscrivent dans une dynamique de réformes déjà engagées. Celles-ci incluent la suppression d’un ensemble d’autorisations administratives, la publication du décret-loi n°2022-68 pour accélérer la réalisation des projets, la mise en place de la plateforme « Accès au marché » pour plus de transparence, ainsi qu’une lutte déterminée contre la corruption. Ces efforts, a-t-il affirmé, témoignent d’un engagement politique fort sous l’impulsion du Président de la République pour améliorer l’environnement des affaires.
Loin de considérer ces acquis comme une fin en soi, M. Abdelhafidh a annoncé que l’amélioration du climat des affaires sera un axe fondamental du prochain plan de développement 2026-2030. Les actions futures chercheront à consolider les acquis en se concentrant sur plusieurs piliers stratégiques. Il s’agira notamment : d’améliorer l’écosystème logistique et portuaire; de faciliter l’accès des PME aux marchés et aux financements; d’accélérer la digitalisation de l’administration et du parcours de l’investisseur; et de développer une offre foncière attractive et adaptée aux besoins.
Tout en réaffirmant les atouts structurels de la Tunisie– sa position géographique, son capital humain et sa stabilité politique– le ministre a reconnu qu’il « subsiste encore beaucoup d’entraves à l’investissement » et que d’autres réformes sont nécessaires pour répondre aux aspirations des Tunisiens. Il a ainsi exprimé son attente que les travaux de la conférence permettent d’identifier des pistes de solution concrètes, qui serviront à « éclairer » les futures décisions du gouvernement.