Depuis plusieurs décennies, les pays en développement considèrent les chaînes de valeur mondiales (CVM) comme un levier de croissance économique rapide grâce à la spécialisation dans certaines étapes de production plutôt que dans des produits finis complexes. C’est ce qu’a fait savoir la Banque mondiale lors de son dernier rapport.
Ainsi, le Bangladesh fournit des tissus aux marques européennes et le Vietnam assemble des smartphones pour des marchés internationaux. Plus de la moitié du commerce mondial passe aujourd’hui par ces chaînes.
La participation aux CVM favorise la croissance de la productivité, la création d’emplois, et offre en général de meilleurs salaires et conditions de travail. Cependant, la multiplication d’accords commerciaux bilatéraux fragmente ce système en affaiblissant le principe de la nation la plus favorisée (NPF), qui assure un accès égal aux marchés pour les membres de l’OMC et garantit la stabilité nécessaire au bon fonctionnement des CVM.
La fragmentation commerciale entraîne des règles d’origine complexes pour éviter la contournement, ce qui alourdit les coûts administratifs et de conformité, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises. Ces coûts excessifs risquent de réduire leur intégration aux CVM, augmentant la concentration des marchés et fragilisant la compétitivité globale.
Enfin, adopter des règles discriminatoires et des droits de douane plus élevés pourrait compromettre les progrès réalisés depuis près de 80 ans par l’ordre commercial fondé sur la non-discrimination, freinant les bénéfices des chaînes de valeur mondiales pour le développement et la réduction de la pauvreté.
Cette fragmentation menace donc l’efficacité des CVM et les avancées économiques qu’elles supportent pour les pays en développement.