Hizb Ettahrir défie à nouveau l’État tunisien en organisant son congrès du 26 avril 2025. La tenue de cet événement par un parti qualifié de “hors-la-loi” interroge : comment un mouvement prônant ouvertement un califat islamique, en contradiction avec la Constitution, parvient-il à agir en toute impunité, comme si de rien n’était ? La menace de ce parti extrémiste, plus que jamais palpable, soulève des questions cruciales sur la protection des institutions républicaines.
Comme le souligne Ayda Ben Chaabane, membre de la société civile : « Le parti islamiste Hizb Ettahrir, légalisé en 2012 sous le gouvernement Jebali, ne reconnaît ni la République tunisienne ni ses symboles nationaux (hymne, drapeau). Malgré son programme prônant un califat islamique – incompatible avec la République tunisienne –, ce parti agit librement tant qu’aucune infraction pénale n’est explicitement établie ».
Des avocats, notamment ceux du comité de défense d’Abir Moussi, contestent cette légalisation depuis des années, arguant que son rejet de la démocratie et son appel à la charia violent les principes républicains. Nafaa Laribi dénonce quant à lui une « inaction coupable » des décideurs, ironisant sur un « État califat qui se défend contre ceux qui veulent le républicaniser ».
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Face à cette menace existentielle, l’État se trouve à un carrefour : appliquer strictement la loi pour dissoudre un parti dont le projet nie les fondements de la République, ou « risquer une déliquescence institutionnelle », comme le rappelle Nafaa Laribi.
Comment expliquer qu’un parti rejetant l’autorité de l’État tunisien tente d’imposer un califat, alors que la Constitution consacre un État civil ?