Après le départ précipité de la Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES) Esther Lynch, à la demande expresse du président de la République tunisienne Kaïs Saïed de quitter le territoire tunisien, en l’espace de 24h depuis samedi dernier, Esther Lynch a l’intention de se plaindre au plus haut niveau de l’UE. C’est ce que fait savoir le communiqué la Confédération européenne des syndicats.
Esther Lynch déclare dans un communiqué de la Confédération: « Ces tactiques autoritaires utilisées contre les syndicalistes et les militants de la société civile, dont j’ai fait l’expérience de première main ce week-end, n’ont pas leur place dans un pays démocratique. J’appelle le président Saïed à respecter les droits démocratiques et à mettre fin à ses attaques contre les syndicalistes. Loin de me faire taire, mon traitement ce week-end a renforcé ma détermination à soutenir les syndicats en Tunisie. Et je vais élever leur traitement au plus haut niveau de l’UE. »
Répondant aux allégations d’« ingérence » dans les affaires tunisiennes, Esther Lynch a mis l’accent sur l »internationalisme et la solidarité qui sont au cœur du mouvement ouvrier. » Tout en ajoutant: « Il est donc tout à fait normal qu’un dirigeant syndical européen aille se tenir aux côtés des travailleurs en Tunisie. »
Selon elle, que ce soit en France ou au Royaume-Uni ou encore en Tunisie, le message de solidarité, de justice sociale et de dialogue est le même.
Et de préciser : « Nous avons appelé les gouvernements français et britannique à résoudre les conflits par des négociations avec les syndicats plutôt que par des attaques contre eux. Et c’est exactement ce que mon message est au gouvernement tunisien. Mais le fait que je n’ai été persona non grata que par l’un de ces pays en dit long. »
Rappelons qu’Esther Lynch s’était rendue en Tunisie dans le cadre d’une délégation de dirigeants syndicaux internationaux pour manifester sa solidarité avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dont les membres font l’objet d’une campagne de harcèlement de la part du gouvernement.
The Tunisian government’s decision to order the ETUC General Secretary to leave the country is the tip of the iceberg in an anti-union crackdown
It is typical of the harassment and intimidation faced by trade unionists in Tunisia every day. We will continue to stand with them
— EUROPEAN TRADE UNIONS (@etuc_ces) February 19, 2023
