La justice française a lancé ce matin de nouvelles enquêtes contre la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck. Et ce, pour « tromperie grave » en lien avec le changement de formule du médicament thyroïdien Levothyrox.
Pour le géant pharmaceutique allemand Merck, les investigations « n’affectent en rien la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox ». C’est ce qu’assure le laboratoire dans un communiqué. Il souhaite « apporter toutes les précisions nécessaires pour établir qu’aucune infraction pénale de quelque nature que ce soit n’avait été commise ». Par contre, ces investigations portent sur le type d’informations « au moment du passage de l’ancienne à la nouvelle formule en 2017 », précise l’entreprise.
En 2018, l’ouverture d’une enquête pénale a eu lieu pour escroquerie aggravée, homicide par négligence et lésions corporelles par négligence.
En outre, dans la partie civile de l’affaire, un tribunal français avait rejeté un appel de Merck en mars. Et ce, après la condamnation à des dommages-intérêts pour les effets secondaires du Levothyrox. La Cour de cassation avait jugé à l’époque que si un fabricant modifie la composition et ne « l’indique pas explicitement dans la notice », il manque à son devoir d’information.
En 2020, Merck KGaA était condamné à des millions de dollars de dommages-intérêts. Et ce, pour des effets secondaires non signalés du médicament hormonal substitutif Levothyrox.
31 000 usagers se sont plaints de la nouvelle composition du médicament
En effet, entre 2017 et 2018, environ 31 000 usagers se sont plaints de la nouvelle composition du médicament. De ce fait, les demandeurs ont sollicité une indemnisation pour les effets secondaires non signalés du Levothyrox, notamment les maux de tête, de l’insomnie et des étourdissements. Ainsi, Merck avait nié l’allégation de « tromperie du consommateur ».
A cet égard, notons que Levothyrox a été lancé en France en 2017 avec une nouvelle formulation. Le laboratoire pharmaceutique s’est ainsi conformé à une demande de l’Autorité de Sécurité du Médicament française pour que le médicament devienne plus fiable contre l’hypothyroïdie. Environ 2,5 millions de personnes l’ont utilisé.
En ce qui nous concerne, rappelons que les bureaux Merck SARL, une organisation commerciale au sein du groupe Merck, sont situés à Tunis. La filiale approvisionne les marchés d’Afrique du Nord et de l’Ouest en produits pharmaceutiques. Merck est actif en Tunisie depuis plus de 50 ans.