Malgré l’accord signé en octobre par les présidents des États-Unis et de la Chine pour lever les restrictions sur les exportations de terres rares, les entreprises américaines rencontrent toujours des difficultés pour obtenir les matières premières nécessaires, rapporte ‘Capital’.
La Chine a augmenté ses livraisons de produits finis, principalement des aimants permanents, mais les États-Unis ne peuvent pas produire ces articles de manière indépendante, un objectif considéré comme essentiel pour le gouvernement américain.
La réduction des approvisionnements en matières premières témoigne des tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine, malgré la « réconciliation » amorcée en Corée du Sud le 30 octobre. À l’époque, Donald Trump avait déclaré que cet accord représentait une « levée de facto » des restrictions imposées par Pékin. Or, en limitant les importations de matières premières, la Chine entrave les efforts américains pour développer une production nationale d’aimants, utilisés dans de nombreux domaines, des produits de consommation aux systèmes de guidage de missiles.
Les données officielles chinoises publiées le 20 décembre ont révélé une baisse de 11% des livraisons d’aimants aux États-Unis en novembre, même si elles restent supérieures aux niveaux les plus bas atteints en avril. Globalement, les exportations de terres rares et de produits dérivés, dont les aimants, ont progressé de 13% sur un mois. Un porte-parole du ministère chinois du Commerce a souligné que les fluctuations mensuelles de ces données étaient « normales » et s’est engagé à garantir la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, précisant cependant que les exportations vers les fabricants d’armement étaient soumises à des restrictions.
En réalité, selon des dirigeants du secteur aux États-Unis, les entreprises ne s’approvisionnent pas en matériaux comme le dysprosium en Chine. D’après Scott Dunn, PDG de Noveon Magnetics, la production mondiale d’aimants hors de Chine atteint 50 000 tonnes, mais les quantités de terres rares nécessaires à cette production sont insuffisantes.
L’allègement des restrictions sur les produits finis a, pour l’instant, réduit le risque de perturbations de la production dans des secteurs comme l’automobile et les technologies. Parallèlement, l’Union européenne a annoncé le 15 décembre que la Chine accorde désormais des licences d’exportation à plus long terme aux entreprises européennes, tandis que pour les États-Unis, les négociations sur les licences d’exportation générales se poursuivent, ce qui soulève des inquiétudes quant au respect de l’accord.
L’expiration imminente des licences d’exportation temporaires de six mois signifie que les entreprises américaines devront déposer simultanément des demandes de renouvellement, ce qui risque d’entraîner un engorgement des dossiers. Selon les experts, la Chine pourrait ralentir le processus d’approbation, conservant ainsi le contrôle des exportations.