Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a annoncé, le 19 décembre 2025, que le gouvernement avait mis en place un cadre juridique complet pour faire face à la crise des dépôts bancaires. Les déposants dont les dépôts sont inférieurs à 100 000 dollars les recevront intégralement, une mesure visant à rendre justice aux petits déposants et à rétablir la confiance dans le système financier.
Pour leur part, les déposants dont les dépôts dépassent 100 000 $ recevront, en plus de ce même montant, des obligations négociables d’une valeur équivalente au solde de leur dépôt, sans aucune déduction du capital, dans le cadre d’un mécanisme organisé qui garantit l’équité et la viabilité financière, promet Nawaf Salam.
Il a ajouté que les dépôts seraient versés dans un délai n’excédant pas quatre ans, soulignant l’engagement du gouvernement à respecter un calendrier clair et réalisable, après des années de paralysie et de confusion dans le traitement de cette question.
Le Premier ministre a indiqué que les mécanismes de recouvrement des dépôts comprendront l’imposition d’amendes et de mesures légales contre ceux qui ont réalisé des profits inhabituels ou qui ont profité de l’effondrement financier, soulignant que le principe de responsabilité sera un élément essentiel de la solution.
Dans ce contexte, le gouvernement libanais se prépare à discuter de la « Loi sur le déficit financier », qui détermine l’ampleur des pertes estimées à environ 80 milliards de dollars, représentant les investissements des banques auprès de la Banque centrale du Liban, en échange du gel des dépôts appartenant à environ un million de comptes appartenant à des déposants résidents et non-résidents, y compris des particuliers, des institutions, des entreprises, des fonds de garantie et des associations professionnelles.
Salam a déclaré lors de sa récente rencontre avec Magali Cesana, chef du département des affaires bilatérales et de l’internationalisation des entreprises au Trésor français, que le projet de loi est préparé en coordination avec diverses parties prenantes, dans le but de parvenir à un large consensus qui constitue une base solide pour sa bonne mise en œuvre.
Il a souligné que les déposants des banques libanaises souffrent depuis environ six ans du gel de leurs économies, avec des prélèvements directs et indirects effectués sur ces dernières, en l’absence de toute véritable obligation de rendre des comptes pour les propriétaires de banques ou les membres du conseil d’administration.
Salam a souligné lors d’une conférence de presse tenue au Palais du gouvernement que le gouvernement « n’offre pas une solution temporaire à une crise qui dure depuis des années… Nous entamons une nouvelle phase fondée sur la transparence, avec la justice pour objectif et une loi juste et applicable comme outil ».
Il convient de noter que depuis six ans, les déposants des banques libanaises subissent la « saisie » de leurs économies, avec des prélèvements directs et indirects imposés lors de retraits partiels, alors qu’aucun bien ni fonds des propriétaires ou membres du conseil d’administration des banques n’a été saisi et qu’ils n’ont fait l’objet de poursuites pour détournement de fonds publics.