Le Congrès brésilien a définitivement approuvé mercredi une loi visant à réduire la peine de prison de l’ex-président Jair Bolsonaro, condamné en septembre dernier à 27 ans de réclusion pour tentative de coup d’État.
Adopté par le Sénat par 48 voix contre 25, après un vote houleux à la Chambre des députés, le texte pourrait ramener sa peine à un peu plus de deux ans pour cette condamnation précise, tout en ouvrant la voie à des aménagements plus rapides.
Portée par la majorité conservatrice, la loi a provoqué une vive polémique dans le pays. Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues dimanche pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une atteinte à l’État de droit. L’opposition de gauche dénonce une manœuvre politique, tandis que les partisans de Bolsonaro y voient une première victoire en attendant une amnistie plus large.
Incarcéré depuis fin novembre dans les locaux de la Police fédérale à Brasilia, l’ancien président d’extrême droite, âgé de 70 ans, pourrait toutefois rester détenu environ huit ans avant de bénéficier d’une libération conditionnelle, selon la justice brésilienne.
Le texte prévoit également la liberté conditionnelle pour plusieurs dizaines de ses partisans condamnés pour les émeutes du 8 janvier 2023, lors desquelles les sièges des institutions brésiliennes avaient été saccagés.
Le président Luiz Inacio Lula da Silva dispose encore de la possibilité de mettre son veto à la loi, mais celui-ci pourrait être annulé par le Parlement, largement dominé par les conservateurs. À gauche, plusieurs sénateurs estiment que le texte est « voué au veto », tandis que d’autres dénoncent des compromis politiques en coulisses.
La condamnation de Jair Bolsonaro, reconnu coupable d’avoir dirigé une organisation criminelle visant à se maintenir au pouvoir après sa défaite électorale de 2022, est au cœur de tensions diplomatiques entre le Brésil et les États-Unis, qui avaient imposé des sanctions économiques au pays avant leur récente levée.