À la 2e journée de la 39e édition des Journées de l’Entreprise, thématisée « L’entreprise et le nouvel ordre économique », l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a captivé l’auditoire avec son analyse géopolitique mondiale, focalisée sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et des recommandations précises pour la Tunisie.
Interrogé en direct, Mustapha Mezghani, Directeur général de la Société de Gestion de la Technopole Sfax (SGTS),a réagi avec pragmatisme : « De Villepin a raison, mais à quel prix pour notre société ? »
Pour Mustapha Mezghani, les conseils de De Villepin d’une qualité certaine visent à corriger les faiblesses perçues par les investisseurs étrangers. Après un panorama économique global esquissé par l’invité, le zoom sur la Tunisie appelle à une action immédiate. « Même si on n’est pas convaincu, c’est la perception qui compte », insiste M. Mezghani.
De ce fait, améliorer cette image transformerait critiques en atouts, attirant capitaux et partenariats dans un contexte méditerranéen tendu.
Mustapha Mezghani : l’IA, simulatrice d’émotions
En outre, Mustapha Mezghani approfondit la mise en garde de De Villepin : l’IA, dépourvue de sentiments véritables, ne rehaussera pas notre humanité. Elle simulera les émotions avec une précision redoutable, comme les commerciaux ou les algorithmes de Cambridge Analytica lors des élections américaines. « Bientôt, robots humanoïdes et interfaces sur mesure offriront un ‘confort’ isolant, à l’image des hikikomori japonais reclus dans leur bulle virtuelle », alerte-t-il. « Cela donne à réfléchir » : l’IA pourrait éroder la pensée critique, imposant une « pensée unique » et un cercle vicieux d’atrophie cognitive.
Maîtrise de l’IA : l’éducation comme un rempart hybride
Refusant le fatalisme, Mustapha Mezghani plaide pour une approche hybride, inspirée des études de risques.
En somme, il appelle à former les élèves et les étudiants à exploiter l’IA sans s’y soumettre : vérifier ses outputs, réfléchir avec elle pour éviter l’appauvrissement intellectuel.
Autrement dit, « tout n’est pas noir : c’est une question de temps et de choix », conclut-il. Reste à intégrer l’IA en entreprise sans sacrifier l’essence humaine. Les Journées de l’Entreprise 2025 confirment leur rôle de forum visionnaire.