A l’occasion de la 39e édition des Journées de l’Entreprise de l’IACE à Sousse (11-13 décembre 2025), sous le thème « L’Entreprise et le nouvel ordre économique », Nidhal Ouerfelli, ancien ministre et expert en transition énergétique au CEA, a dressé un tableau alarmant du paysage énergétique.
En Méditerranée, des inégalités criantes opposent un nord en maîtrise énergétique (demande en baisse de 4% depuis 2010) à un Sud en explosion démographique et urbaine (demande en hausse de 6%), dépendant à 80% des fossiles, avec instabilité des prix et risques géopolitiques.
Transition énergétique : impératif stratégique
Dans un monde post-axe Est-Ouest (désintégré par la crise russo-européenne), un nouvel axe Sud-Nord émerge, reliant ressources africaines et décarbonation européenne.
De ce fait, il estime que la Tunisie, à 140 km des côtes européennes, doit devenir un hub énergétique et non un simple transit. Ce qui permet d’exporter son énergie tout en investissant dans infrastructures et accords long terme, pour sécuriser corridors et influence géopolitique.
Par ailleurs, il met l’accent sur les opportunités qui s’ouvrent à la Tunisie. A savoir, un potentiel renouvelable exceptionnel (3 000 h/an de soleil), interconnexions, ports, tissu industriel (mécanique, électronique) et capital humain (ingénieurs en énergie, IA, cybersécurité).
En outre, Nidhal Ouerfelli appelle à une vision claire : gouvernance , PPP et cadre incitatif pour transformer défis en levier de croissance.
En termes de priorités figurent les énergies renouvelables (solaire/éolien >100 MW) pour réduire la facture énergétique permettant ainsi de créer des emplois. il en va de même de l’amélioration des infrastructures (réseaux HT/THT, stockage batteries/pompage).
Ainsi en conclusion, il souligne comme suit: « réveiller notre âme conscience, résilience, collaboration solidaire pour un co-développement technologique. La Tunisie peut pivoter en centre stratégique méditerranéen, rayonnant sur Europe-Afrique-Moyen-Orient. »