Lors d’une conférence de presse, ce mardi 16 décembre 2025 à 11h, au siège de BSB La Marsa, Moez Belkhiria, PDG de BSB Toyota, a analysé les enjeux de la loi de finances 2026, en se focalisant sur les dispositifs de rabattement fiscal. Il a critiqué l’absence de consultation préalable, soulignant un projet de loi arrivé sans débat approfondi lors des auditions parlementaires. L’intervention visait à éclairer les impacts sur le secteur automobile tunisien, en appelant à des amendements pour favoriser la transition énergétique.
Contexte fiscal et simplification manquée
Moez Belkhiria a rappelé les attentes d’une fiscalité simplifiée pour 2026, intégrant le nouveau code des douanes, les taxes sur le tabac et l’alcool, et des procédures allégées (visites, déclarations papier).
Le cœur de la critique porte sur l’article 4 de l’annexe libérale, applicable dès avril 2026, modifiant les exonérations fiscales pour les véhicules hybrides. Actuellement (fin 2025), les hybrides bénéficient d’une exonération de 50 % des taxes d’usage, basée sur la cylindrée; contre 68 % pour un moteur thermique 1.6L. Le nouveau projet assimile les hybrides aux moteurs thermiques <1600 cm³, les taxant au taux le plus élevé (50 %), ignorant leur motorisation hybride (moteur électrique + thermique).
Exemples concrets : Toyota RAV4
Hybride : Vendue 180 mille dinars, elle passe à 220 mille dinars sous le nouveau régime, perdant son avantage fiscal; malgré une autonomie de 80 km/jour en mode électrique, idéale pour les trajets urbains (matin/soir, sans carburant).
Il estime que le RAV4 Toyota, leader tunisien (800 unités en 2024 vs. 50-200 pour les concurrents), voit son moteur 2.5L pénalisé malgré une puissance équivalente à un 1.6L (stockage d’air comprimé). Fiscalement à 9 chevaux, il perd le bonus-malus face à des rivaux à 10 chevaux. En 2025, Toyota a écoulé plus de 650 unités RAV4, première mondiale en ventes (10 millions d’unités globales).
Moez Belkhiria dénonce l’illogisme : les seuils à 1.6L/1.7L excluent les hybrides (aucune marque n’atteint cela), favorisant les thermiques bas de gamme. Les hybrides rechargeables, absents du marché tunisien, mériteraient des incitations pour réduire le CO2 et la consommation (2.5L hybride consomme moins qu’un thermique équivalent).
Arguments pour encourager les hybrides rechargeables
Il insiste qu’au lieu de protéger les cylindrées basses inadaptées (taxis urbains), la loi pénalise les modèles premium éco-efficaces. Il note un manque de consultation avec les parlementaires et la société civile, malgré des divergences récentes au sein du Conseil financier. Des interviews techniques montrent que plus grande cylindrée = meilleure puissance à vitesse élevée (2.5L à 160 km/h vs. 1.6L à 130 km/h), justifiant des ajustements.
La Tunisie manque d’hybrides rechargeables, pourtant essentiels pour réduire la dépendance au carburant. Moez Belkhiria propose d’accorder aux hybrides les bases fiscales des électriques pures, évitant de « réduire les utilisateurs ». Il critique les répétitions dans le texte (réduction/protection), appelant à une logique cohérente : encourager la consommation du neuf, un CO2 bas, sans favoriser de marques spécifiques.
En conclusion, Moez Belkhiria espère des modifications, soulignant un impact sociétal durable. Cette conférence éclaire les distorsions fiscales, plaidant pour une loi équilibrée favorisant l’innovation du secteur automobile