Les États-Unis ont annoncé samedi 13 décembre une nouvelle série de sanctions visant six pétroliers supplémentaires vénézuéliens.
L’Office de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain a inscrit sur liste noire six pétroliers VLCC qui, selon Washington, sont impliqués dans le chargement et le transport de pétrole brut vénézuélien en utilisant des pratiques de navigation trompeuses et dangereuses.
Selon les autorités américaines, au moins un des navires était déjà chargé de pétrole vénézuélien et se dirigeait vers l’Asie pour y être déchargé, contournant ainsi le régime de sanctions.
Les pétroliers visés sont le White Crane, le Kiara M, le H. Constance, le Lattafa, le Tamia et le Monique, tous de grande capacité, construits entre 2002 et 2007, battant pavillon du Panama, de Hong Kong et des îles Cook et appartenant à des propriétaires allant de la Chine et du Royaume-Uni aux îles Marshall.
L’OFAC affirme que la plupart des navires ont tenté de dissimuler leur activité, soit en falsifiant, soit en désactivant leurs systèmes d’identification automatique (AIS), une pratique souvent associée à ce qu’on appelle le «trafic maritime parallèle».
Ce nouveau train de sanctions intervient quelques jours après la saisie du VLCC Skipper au large des côtes vénézuéliennes. Le navire a été placé sous le contrôle de l’armée américaine et, selon les informations disponibles, a entamé sa route vers le nord, confirmant ainsi la volonté des États-Unis de combiner les moyens économiques et opérationnels pour faire respecter les restrictions.
Conformément au régime de sanctions, les citoyens et les entreprises américains n’ont pas le droit d’effectuer de transactions avec les navires concernés et leurs propriétaires ou sociétés de gestion, tandis que leurs avoirs sous juridiction américaine sont gelés.
En pratique, la conséquence la plus grave est l’exclusion des entités visées du système bancaire et financier occidental, ainsi que l’impossibilité d’utiliser le dollar, ce qui rend le financement, l’assurance et l’affrètement de navires extrêmement difficiles.
Pour justifier les sanctions, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a déclaré que le régime de Nicolas Maduro et ses proches collaborateurs étaient impliqués dans des activités criminelles, affirmant que le Venezuela était une source de trafic de drogue vers les États-Unis.
Le gouvernement vénézuélien a répondu que la saisie du Skipper et les nouvelles sanctions n’étaient pas liées à la lutte contre la criminalité ou l’immigration irrégulière, mais s’inscrivaient dans une stratégie de pression plus large visant les ressources naturelles et le secteur énergétique du pays.
Pour le marché international du transport maritime, ces développements constituent un signal d’alarme clair. Washington démontre ainsi qu’il surveille de près les flux maritimes de pétrole vénézuélien et qu’il est prêt à renforcer ses mesures contre les navires et les entreprises opérant dans les zones grises des sanctions.