En 2024, le service de la dette extérieure à long terme tunisienne a connu une hausse marquée de 22,2%, atteignant un montant élevé de 14.371 MDT. C’est ce qu’il ressort du dernier rapport statistique de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Cette augmentation s’explique principalement par la croissance des remboursements du principal, qui ont bondi de 27,3%. Cette évolution traduit l’échéance de plusieurs obligations souveraines importantes, notamment l’Eurobond émis en 2017 et l’emprunt « Samurai » de 2014, qui figurent parmi les plus lourds postes de remboursement. Ces opérations lourdes représentent près de 27,2% du total du service de la dette extérieure à long terme.
Ce phénomène illustre un pic conjoncturel dans la charge de la dette à court terme, révélant la nécessité de couvrir les échéances d’emprunts contractés sur les marchés financiers internationaux. La prédominance des remboursements en euro (51,8%) souligne aussi la vulnérabilité liée à la parité des devises, exposant la Tunisie aux fluctuations des taux de change, notamment face à un euro potentiellement volatil.
Cette hausse du service de la dette génère une pression accrue sur les finances publiques, réduisant les marges de manœuvre budgétaires. Elle nécessite une gestion active du portefeuille de la dette, avec des stratégies de refinancement ou de restructuration pour atténuer l’impact des pics de remboursement et lisser le profil d’échéance.
Toutefois, le respect des engagements de remboursement contribue à maintenir la crédibilité de la Tunisie auprès des investisseurs internationaux et des bailleurs de fonds. La maîtrise des charges d’intérêt et le contrôle des risques de change demeurent essentiels pour ne pas compromettre la soutenabilité de la dette extérieure.