Présente à la marche du samedi 29 novembre 2025, la sociologue et militante des droits humains Najet Araari,sociologue et activiste des droits humains et des droits des femmes,rappelle que libertés publiques, droit associatif et engagement politique relèvent de droits constitutionnels et fondamentaux. A l’occasion des 16 jours d’activisme, elle met en garde contre la montée des violences numériques faites aux femmes.
Najet Araari est revenue sur la marche de ce samedi 29 novembre 2025. Elle déclare : “ Nous sommes là aujourd’hui pour revendiquer les droits et les libertés, pour dénoncer toute forme de régression et de criminalisation de l’action civile et de l’action politique. La liberté, les libertés, nos droits, notre droit associatif, notre droit de mener des actions politiques sont des droits constitutionnels et des droits fondamentaux de l’être humain. Aujourd’hui, nous sommes là pour affirmer que nous résistons encore et que nous continuons à défendre nos droits.”
Interrogée par leconomistemaghrebin.com au sujet des chiffres faisant état de quatre femmes sur cinq victimes de violence numérique, elle répond : “ Malheureusement, la technologie, qui a été un outil de mobilisation et a permis de faire entendre la voix de femmes restées longtemps sans voix, a constitué une force pour la mobilisation féministe. Mais aujourd’hui, c’est aussi un outil qui facilite les violences faites aux femmes, qui les banalise, et qui donne une légitimité aux anti-droits et aux anti-genre pour justifier ces violences. C’est un danger aujourd’hui, non seulement en Tunisie mais dans le monde entier, d’où la nécessité de résister et de contester cette réalité.”
Évoquant l’arsenal juridique, elle rappelle la loi 58, qui englobe ces violences : “Il y a des personnes qui parlent de violences numériques, mais en réalité les violences sont les mêmes, exercées dans des espaces virtuels, parfois plus développées dans ces espaces, mais toujours sous les mêmes formes déjà criminalisées par la loi 58. En tant que mouvement féministe, nous appelons aujourd’hui à l’application de cette loi et à la priorité donnée à la lutte contre toutes les formes de violence dans les politiques publiques de l’État”.
Et de conclure : “En tant que féministe, le mouvement aujourd’hui n’est pas uniquement féministe, c’est aussi un mouvement de la société civile et de partis politiques, nous exprimons notre colère face à la régression, à la pénalisation de l’action civile et de l’action politique, et à la régression en matière de libertés et de droits humains”.