Selon RFI, une enquête des organisations Public Eye et Unearthed, basée sur des documents d’exportation officiels, révèle que les pays européens ont accru leurs exportations de pesticides interdits sur leur propre sol. Ces ventes ont plus que doublé en cinq ans, atteignant 122 000 tonnes en 2024. Les principaux exportateurs sont l’Allemagne, la Belgique et l’Espagne.
Les pays africains sont des destinations majeures pour ces produits, avec le Maroc et l’Afrique du Sud en tête des importateurs, suivis de près par le Kenya. Ce dernier importe annuellement près de 500 tonnes de pesticides dangereux, dont de l’Imidacloprid et de l’Iprodione, utilisés dans des cultures comme le café ou les haricots verts.
Les autorités de ces pays défendent l’usage de ces produits sous condition de mesures de protection strictes. Cependant, une étude kényane de 2020 a montré que seul un agriculteur sur six portait des équipements de protection adaptés, exposant la majorité à des risques sanitaires. Face à ce danger, des actions en justice ont été intentées au Kenya pour demander le retrait de ces pesticides du marché.
Compte tenu de cette pratique d’exportation massive vers d’autres pays africains, la question se pose : ces pesticides interdits en Europe circulent-ils également en Tunisie ?