L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré, mercredi 12 novembre, que la demande mondiale de pétrole et de gaz pourrait continuer de croître jusqu’en 2050. Elle revient nt ainsi sur ses prévisions précédentes concernant une transition rapide vers des carburants plus propres.
L’AEI a subi des pressions de la part des États-Unis en raison de l’évolution de ses politiques, ces dernières années, vers une orientation vers les énergies propres, au moment même où le président Donald Trump appelle les entreprises américaines à développer davantage la production de pétrole et de gaz.
Reuters relève que sous l’administration de Joe Biden, l’Agence internationale de l’énergie avait prédit que la demande mondiale de pétrole atteindrait son pic au cours de cette décennie, et qu’aucun investissement supplémentaire dans le pétrole et le gaz n’était nécessaire si le monde voulait atteindre son objectif climatique.
Chris Wright, secrétaire à l’Énergie de l’administration Trump, a qualifié d’« illogiques » les prévisions de l’AEI concernant la demande de pointe.
A noter au passage que l’AIE est financée par ses États membres, les États-Unis étant le principal contributeur.
Dans ses « Perspectives énergétiques mondiales annuelles », l’agence prévoit que, selon les scénarios politiques actuels, la demande de pétrole atteindra 113 millions de barils par jour d’ici le milieu du siècle, soit une hausse de 13 % par rapport à la consommation de 2024.
La dernière fois que l’Agence internationale de l’énergie a utilisé le « scénario des politiques actuelles » pour ses prévisions remonte à 2019 ; elle est ensuite passée à des prévisions plus conformes à la transition énergétique propre et aux engagements visant à atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle, à partir de 2020.
Augmentation de la capacité de production de gaz naturel liquéfié
Le rapport, publié mercredi, indique une augmentation des décisions d’investissement finales pour de nouveaux projets de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2025. Les opérations pour environ 300 milliards de mètres cubes de nouvelle capacité annuelle d’exportation de GNL commenceront d’ici 2030. Ce qui représente une augmentation de 50 % des approvisionnements disponibles.
Dans le contexte politique actuel, le marché mondial du gaz naturel liquéfié passera d’environ 560 milliards de mètres cubes en 2024 à 880 milliards de mètres cubes en 2035 et à 1 020 milliards de mètres cubes en 2050, sous l’effet de la demande croissante du secteur de l’énergie, elle-même alimentée par la croissance des centres de données et de l’intelligence artificielle.
Le rapport indique que les investissements mondiaux dans les centres de données devraient atteindre 580 milliards de dollars en 2025 et, si cet objectif est atteint, ils dépasseront les 540 milliards de dollars dépensés chaque année pour l’approvisionnement mondial en pétrole.