Face aux défis structurels persistants et aux contraintes macroéconomiques, la Tunisie se trouve à un carrefour crucial dans sa relation avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Les récentes projections du FMI, publiées en octobre 2025, dessinent une trajectoire économique raisonnablement stable mais fragile, soulignant l’impératif de réformes bien calibrées pour ne pas compromettre la résilience sociale et économique du pays.
Les chiffres clés révèlent plusieurs points d’attention : une croissance du PIB modérée autour de 1,4% jusqu’en 2030, des taux d’investissement en baisse constante passant de plus de 21% en 2015 à moins de 10% en 2030, ainsi qu’un niveau élevé d’inflation, prévu à près de 9,5% à l’horizon 2030. Parallèlement, l’endettement public connaît une escalade continue, avec une dette atteignant près de 91% du PIB en 2030, tandis que le déficit budgétaire et le déficit primaire restent structurellement négatifs.
Cette situation économique requiert un partenariat rénové avec le FMI, focalisé sur des réformes assurant la stabilité macroéconomique tout en protégeant les couches vulnérables et en stimulant l’investissement productif. L’enjeu est clair : comment conjuguer rigueur budgétaire et soutien à la croissance inclusive ?
Pour réussir cette réforme sans fragiliser davantage le tissu socio-économique, Héla Ben Hassine Khalladi, maitre de conférence à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis) estime que plusieurs pistes doivent être explorées :
Réorienter les politiques de réduction des déficits en privilégiant l’efficacité des dépenses publiques, notamment en améliorant la gouvernance et la transparence.
Ainsi, le succès du partenariat Tunisie–FMI dépendra d’une approche équilibrée qui concilie les impératifs économiques et la stabilité sociale. Il s’agit de repenser ce partenariat comme un levier pour une transformation économique durable, loin des ajustements à court terme qui risquent d’aggraver la vulnérabilité du pays.