Alors que l’inflation montre des signes de ralentissement et que le taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie reste stable à 7,5%, la question d’une nouvelle baisse se pose naturellement. Toutefois, face à des fragilités structurelles persistantes, une pression continue sur la valeur du dinar et des risques inflationnistes importés, toute décision d’abaisser davantage le taux directeur doit être soigneusement pesée afin d’éviter des déséquilibres économiques et financiers potentiellement lourds de conséquences. L’analyse de l’IACE souligne que le contexte actuel appelle plus à la prudence qu’à une action monétaire expansive.
Dans ce cadre prudent, le projet de loi de finances pour 2026 suscite des interrogations quant à son impact possible sur les pressions inflationnistes et la stabilité macroéconomique du pays.
Impact du PLF 2026
Le projet de loi de finances pour 2026 contient plusieurs mesures qui risquent d’alimenter les pressions inflationnistes, notamment par un nouveau round de financement monétaire du budget de l’Etat estimé à environ 11 milliards de dinars.
Ce recours accru à une facilité de financement auprès de la banque centrale dans un contexte de fragilité économique pose question. Il pourrait alimenter l’inflation et fragiliser davantage la stabilité monétaire et financière du pays.
Malgré les progrès sur le contrôle de l’inflation ces derniers mois, la conjoncture économique et financière reste marquée par des fragilités importantes en Tunisie. L’inflation sous-jacente élevée, les risques d’inflation importée liés aux incertitudes internationales, la faible croissance potentielle, la situation extérieure fragile et la politique budgétaire expansionniste prévue invitent à la prudence.
Dans ces conditions, il semble prématuré que la Banque Centrale de Tunisie envisage de poursuivre la baisse de son taux directeur. Un statu quo monétaire est préférable pour maintenir la stabilité des prix et limiter les risques de dépréciation du dinar. Toute décision de baisse des taux doit être prise avec beaucoup de prudence afin d’éviter d’aggraver les vulnérabilités de l’économie tunisienne.