La 16ème Conférence de l’ONU sur le commerce et le développement (CNUCED) s’est ouverte lundi 20 octobre à Genève, présidée par la Suisse. Le ministre de l’Economie, Guy Parmelin, a alerté sur les dangers de la « polarisation croissante » du monde, rapporte RTS.
En ouvrant cette réunion organisée tous les quatre ans, Guy Parmelin a appelé au « dialogue multilatéral » et à la « recherche de consensus » dans un commerce mondial où « les défis sont immenses ».
En effet, selon les chiffres de l’ONU, « actuellement, plus de 700 millions de personnes dans le monde vivent dans une pauvreté extrême avec moins de 2,15 dollars par jour ». En cause, entre autres, les conflits qui affectent le commerce international et la croissance économique, pointe Guy Parmelin. Ainsi, « les prix énergétiques et des matières premières ont augmenté. Alors que les fonds publics se raréfient et les dettes explosent ». D’où son appel à « garantir un système commercial établi sur un cadre réglementaire ».
Sera-t-il entendu surtout du côté de Washington ? Rien n’est moins sûr.
Donner plus de place aux économies faibles
A noter que cette 16ème conférence, qui constitue en fait une assemblée générale de la CNUCED, la plus grande agence des Nations unies créé en 1964 pour « intégrer » les pays du sud dans l’économie globale, devrait aboutir jeudi 23 octobre à une « feuille de route » pour les quatre prochaines années sur le financement du développement ou la dette des pays à revenus faibles.
Toujours selon RTS, la Conférence devrait constituer « l’occasion de recentrer le débat sur l’apport des pays du sud au commerce mondial ». D’ailleurs, la CNUCED ne manque pas de faire remarquer que « ce sont eux qui ont tiré la croissance au 2ème trimestre 2025 ». Elle estime que « leur prochain défi sera de rattraper leur retard dans l’intégration de l’intelligence artificielle qui pourrait, à terme, peser plus 4 800 milliards de dollars par an au niveau mondial ».
L’organisme onusien rappelle que cette Conférence intervient au moment où «… l’administration Trump a dynamité les échanges mondiaux et que la numérisation de l’économie inquiète autant qu’elle fascine ».
Antonio Guterres attendu à Genève
Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est attendu à Genève. Ce qui constitue un signe fort pour la CNUCED et sa patronne, la Costaricienne Rebecca Grynspan, candidate du reste à la succession de Guterres. Raison pour laquelle, peut-être, Mme Grynspan gère-t-elle «… les dommages de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis en se voulant toutefois apaisante », sans trop dénoncer cette pratique américaine.
Lors de son intervention, elle a souligné : « Nous saluons le fait qu’il y a actuellement des négociations commerciales, tout particulièrement entre les Etats-Unis et la Chine, les deux plus grandes économies mondiales. Tout ce qu’elles décideront aura un impact sur le reste du monde. De notre point de vue, nous ne sommes pas aujourd’hui dans une situation de guerre commerciale, parce que justement il y a ces négociations ».
Vous avez donc saisi la différence entre la “position“ de Rebecca Grynspan et celles de la directrice générale de l’OMC et ou la Chine.