L’économiste Ridha Chkoundali critique le projet de loi de finances 2026, soulignant un manque d’actualisation et de transparence des données budgétaires, ainsi qu’un grand décalage entre les ambitions affichées et les moyens proposés.
Ridha Chkoundali déplore l’absence de cohérence entre le plan économique 2026-2030, le bilan économique et la loi de finances, révélant une défaillance de coordination gouvernementale.
Il met en garde contre une politique économique centrée sur le maintien et l’expansion de l’emploi public plutôt que sur le développement du secteur privé, essentiel pour la création de richesse durable. L’approche restrictive sur les négociations salariales et le recours à des mesures fiscales diverses pour soutenir la sécurité sociale sont jugés insuffisants face aux vrais défis financiers.
Enfin, la stratégie de financement massif par emprunt bancaire à taux nul est perçue comme une manœuvre dangereuse qui risquerait d’étouffer davantage l’investissement privé et d’accentuer la crise de liquidités, tout en contredisant la politique monétaire prudente.
L’expert appelle à une politique plus audacieuse, coordonnée et réaliste, capable de stimuler une croissance économique forte via le secteur privé, la réforme sociale et une meilleure gestion financière publique.
Il estime que le budget 2026, première année du plan économique et social 2026-2030, devait marquer un tournant avec des politiques audacieuses pour sortir d’une stagflation prolongée. Or, il montre un manque de cohérence entre le plan, le cadre économique et la loi de finances, traduisant une absence de coordination entre les ministères concernés.
Les objectifs fixés sont ambitieux mais les politiques proposées sont insuffisantes pour les atteindre. Le rôle social de l’État se limite à l’emploi public, aux hausses salariales sans négociations réelles et à l’augmentation de taxes pour soutenir la sécurité sociale, alors que le secteur privé reste le moteur essentiel de la croissance.
Il conclut à cet effet: « L’octroi d’un prêt direct massif pour financer le déficit budgétaire risque d’aggraver la crise de liquidité, de restreindre le financement du secteur privé et de compromettre l’autonomie économique. Cette approche contredit la politique monétaire prudente et crée une contradiction dans la gestion du crédit par la Banque centrale, freinant ainsi le développement économique et la création de richesse ».