À Gabès, la tension ne retombe pas. Les habitants multiplient les appels à l’action face à la dégradation de leur environnement; tandis que des affrontements ont éclaté au cours des dernières nuits. Invitée de l’émission « Sbeh El Ward » sur Jawhara FM, mardi 14 octobre 2025, l’activiste Rym Thabti a dénoncé une situation « alarmante » tant sur le plan écologique que social.
Selon ses déclarations, plusieurs personnes ont été interpellées lors d’opérations menées dans la nuit précédente. Une manifestante aurait perdu un œil après avoir été touchée par une bombe lacrymogène. « Ce qui se passe dépasse le cadre du maintien de l’ordre. C’est une répression injustifiée », a-t-elle affirmé à l’antenne. Mme Thabti insiste sur le caractère pacifique et écologique des mobilisations. Les revendications, souligne-t-elle, ne portent que sur la défense du droit à un environnement sain. Elle rejette catégoriquement les accusations d’ingérence extérieure : « Il n’y a ni acteurs politiques cachés, ni influence étrangère. Ce sont des habitants qui se battent pour respirer. »
L’activiste a aussi évoqué l’épisode du collège Chatt Essalem, où des élèves ont été accusés d’avoir exagéré les effets de la pollution. Présente sur place, elle décrit une scène difficile : « Les enfants suffoquaient. J’ai dû arrêter de filmer tellement c’était insoutenable. »
Face aux rumeurs de manipulation politique, Rym Thabti renvoie la responsabilité aux autorités locales et au Groupe chimique tunisien (GCT), accusé d’être à l’origine de la pollution atmosphérique. « Nos enfants respirent la fumée du complexe chimique, et le lendemain, la production reprend comme si de rien n’était », a-t-elle déploré.
La militante précise que les habitants de Gabès et de Chatt Essalem refusent de déléguer leur parole à un représentant unique. Ils exigent plutôt que les responsables gouvernementaux se déplacent sur place pour dialoguer directement avec la population. Une manifestation pacifique est prévue demain à Gabès. Les organisateurs entendent maintenir la pression pour obtenir des mesures immédiates contre la pollution et la dégradation de l’écosystème régional.