Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé samedi 27 septembre 2025 son soutien à Chadha Hadj Mbarek, journaliste détenue à la prison civile de Belli, à Nabeul. Elle observe depuis le 21 septembre une grève de la faim, dénonçant le retard dans la programmation de son audience en appel.
Chadha Hadj Mbarek avait été condamnée à cinq ans de prison en première instance le 5 février 2025. La condamnation fait suite à son activité professionnelle au sein de la société de production médiatique Instalingo. Selon le SNJT, plus de sept mois se sont écoulés sans que l’audience d’appel soit fixée, mettant en péril sa santé physique et psychologique.
Le syndicat appelle les autorités judiciaires à garantir son droit à un procès équitable et avertit que le blocage prolongé du dossier relève de la lenteur de la justice et de la responsabilité du ministère de la Justice.
L’affaire Instalingo, ouverte en septembre 2021, implique une société spécialisée dans la communication digitale. Elle est accusée d’atteinte à la sûreté de l’État, de blanchiment d’argent et de diffamation sur les réseaux sociaux. L’enquête a rapidement touché des personnalités politiques, journalistes, blogueurs et anciens responsables de l’Intérieur.
Le 5 février 2025, la chambre criminelle n°2 du Tribunal de première instance de Tunis a rendu des peines allant de cinq à 54 ans de prison dans le cadre du premier volet du dossier, Instalingo 1. Parmi les condamnés figurent des dirigeants d’Ennahdha, des influenceurs et plusieurs journalistes, dont Chadha Hadj Mbarek. Depuis sa condamnation, Chadha Hadj Mbarek attend son audience en appel, qui n’a toujours pas été programmée, ce qui l’a poussée à entamer sa grève de la faim le 21 septembre 2025.