Le secteur des voitures électriques fait face à deux défis majeurs : l’autonomie des batteries et le développement d’une infrastructure de recharge adaptée, obstacles partagés même par les pays européens les plus avancés. Alors que la Tunisie s’inscrit dans une dynamique de transition avec une industrie expérimentée et bien intégrée aux marchés internationaux, elle mise aussi sur le potentiel du continent africain pour étendre son influence et son savoir-faire automobile.
Rencontrée en marge de la 9ème Assemblée de TAA, Lamia Fourati, vice-présidente de TAA a fait savoir dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que le principal défi aujourd’hui pour les voitures électriques concerne la batterie et son autonomie, sur lesquels de nombreux constructeurs travaillent activement. C’est un enjeu majeur en soi.
Quant au second défi, elle estime qu’il porte sur l’infrastructure nécessaire, qui doit être très étendue. Elle précise dans ce contexte: “Même en Europe, où les infrastructures sont plus développées, ce n’est pas simple. Par exemple, en Allemagne, lors de notre visite la semaine dernière, on constate que dans les villes, la situation est satisfaisante, mais dès que l’on sort en zones rurales, les solutions sont beaucoup plus limitées.”
Concernant l’autonomie des voitures électriques 100%, elle souligne qu’il est important de comprendre que cette autonomie varie selon les conditions d’utilisation. Par exemple, les constructeurs annoncent une certaine distance maximale, mais en milieu urbain ou lorsque la climatisation est activée, cette autonomie diminue. Il s’agit donc d’une estimation optimale qui fluctue en fonction des circonstances réelles, ce qui fait de ce point un véritable défi d’innovation et de progrès. Tout en évoquant que l’objectif de zéro émission carbone d’ici 2035 sera très difficile à atteindre pour les constructeurs européens, notamment en raison des contraintes écologiques et des nouvelles taxes carbone qui entreront en vigueur dès 2026. Et ce lors d’un débat au salon en Allemagne.
Enfin, selon Lamia Fourati, le marché africain représente un potentiel attractif. Et de conclure: “ La Tunisie bénéficie d’une industrie automobile avec 40 ans d’expérience, des expertises solides et des talents reconnus. C’est pourquoi nous sommes régulièrement sollicités, notamment à l’occasion de l’IATF en Algérie et lors d’une mission récente en Ouganda, où nous avons contribué à la réflexion sur le développement du secteur. En tant que membres de l’AAAM (African Association of Automotive Manufacturers), nous suivons de près ces évolutions et œuvrons à promouvoir la collaboration entre industriels tunisiens et africains, avec l’espoir de belles perspectives à venir. “