Face à la vulnérabilité du tourisme tunisien, encore largement centré sur le balnéaire, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) plaide pour une stratégie de diversification en misant sur l’hébergement alternatif comme levier de résilience et de croissance durable.
Dans un billet publié sur son blog, intitulé « L’hébergement alternatif en Tunisie : un levier stratégique sous-exploité », le think tank estime que la conjoncture actuelle – marquée par des chocs géopolitiques, des pandémies et une concurrence régionale accrue – impose une transformation rapide du modèle touristique national.
L’IACE rappelle que le ministère du Tourisme a entamé une révision des cahiers des charges encadrant les maisons d’hôtes, gîtes ruraux, campings et motels, avec pour objectifs de clarifier les conditions de création et d’exploitation, simplifier les procédures d’agrément et mieux encadrer les normes de qualité et de sécurité.
Mais pour que cette réforme porte ses fruits, elle doit s’inscrire dans une vision globale et structurée, alerte l’institut.
Les recommandations de l’I ACE
Pour faire de l’hébergement alternatif un pilier de la stratégie touristique nationale, plusieurs actions sont nécessaires :
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élaborer un cadre réglementaire spécifique, distinct de l’hôtellerie classique, adapté à la petite taille et à l’ancrage local de ces unités ;
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simplifier et digitaliser les procédures d’agrément ;
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créer une plateforme nationale des hébergements alternatifs agréés ;
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renforcer les capacités des opérateurs locaux et les intégrer aux campagnes de promotion touristique ;
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mettre en place un système de suivi et d’évaluation du secteur.
Le think tank estime que le segment des maisons d’hôtes et de l’hébergement rural pourrait générer jusqu’à 1,31 milliard de dinars de recettes annuelles d’ici 2030, contre 620 millions estimés en 2025.
Mais le secteur reste largement informel : en 2022, on comptait entre 700 et 1 000 maisons d’hôtes, et environ 2 000 unités en incluant les locations meublées. Pourtant, moins de 10 % disposaient d’un agrément officiel.
Vers un tourisme plus résilient et inclusif
Pour l’IACE, structurer l’hébergement alternatif permettrait de diversifier l’économie touristique, de réduire la dépendance au balnéaire, de stimuler la création d’emplois et de renforcer la compétitivité de la Tunisie face à ses voisins méditerranéens.
L’enjeu est clair : transformer un secteur encore marginal en véritable moteur de développement territorial durable.
Mais plus facile à dire qu’à faire.