La société Les Ciments de Bizerte (SCB) a affiché une perte nette de 26,7 millions de dinars pour le premier semestre 2025, un résultat presque identique à la perte de 26,8 millions DT de la même période en 2024. Cette contre-performance financière découle directement de l’arrêt de la production de clinker depuis le 15 octobre 2023. L’entreprise a interrompu la production faute de financement pour acheter les matières premières. Ses revenus ont légèrement baissé et se sont établis à 18,6 millions DT. Pour tenter de poursuivre son activité, la société a acheté 58 536 tonnes de clinker, mais cette quantité n’a pas suffi à honorer tous ses engagements.
L’arrêt de la production aux Ciments de Bizerte a lourdement pesé sur les indicateurs de performance. La marge brute a continué à se dégrader, passant d’une perte de 1,8 million DT à -2,6 millions DT au 30 juin 2025. Le coût de la sous-activité a atteint 11,3 millions DT pour le semestre. En conséquence, le résultat d’exploitation s’est encore détérioré, avec une perte de 22,1 millions DT, contre 21 millions DT un an plus tôt.
La structure financière de l’entreprise s’est affaiblie. Les capitaux propres ont reculé à 116,5 millions DT au 30 juin 2025, contre 161,4 millions DT à la même date en 2024. En parallèle, le total des passifs a augmenté, passant de 238,6 à 263,2 millions DT, tandis que le total des actifs a diminué à 379,7 millions DT.
Certains points spécifiques des comptes financiers méritent d’être soulignés. Les revenus du quai ont fortement progressé pour atteindre 2,02 millions DT. Les charges financières ont diminué à 5,1 millions DT. Cependant, l’entreprise a constitué une provision supplémentaire de 4,4 millions DT pour risque fiscal, en raison de difficultés liées aux déclarations fiscales mensuelles dans un contexte de baisse de revenus. Les états financiers signalent l’existence d’une « incertitude susceptible de jeter un doute sur la capacité de la société à poursuivre sa production de clinker ». Fin 2024, l’entreprise a confié à un cabinet externe un plan de restructuration. Dans son rapport, ce cabinet conclut que la société peut continuer son exploitation, mais seulement si elle parvient à collecter les ressources nécessaires et à mettre en place de façon effective le plan de restructuration.